À la veille d’une nouvelle audience relative à l’affaire Vychinski, la rédactrice en chef de Sputnik, Margarita Simonian, s’est adressée via Telegram au Président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans un message rédigé en ukrainien, elle lui a demandé de contribuer à la libération du journaliste Vychinski détenu depuis plus d’un an.
«Demain, Kirill Vychinski pourra être libéré. Le journaliste qui a été détenu pendant 413 jours pour être journaliste. Monsieur Zelensky, je m’adresse à vous. Faites-le», a-t-elle écrit.
Le 18 juin, l’avocat de M.Vychinski, Andreï Domanski, avait annoncé que lors de l’audience du 3 juillet le tribunal reverrait probablement la mesure préventive. La défense espère un assouplissement, notamment une assignation à domicile.
Affaire Vychinski
Le directeur du portail RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinski, partenaire de l’agence d’information internationale Rossiya Segodnya, a été placé en garde à vue le 15 mai 2018 à Kiev. On l’a informé qu’il était soupçonné de soutien aux républiques autoproclamées du Donbass et de haute trahison. Il encourt une peine de 15 ans de réclusion. Le tribunal de la ville de Kherson a prononcé son arrestation le 17 mai.
Lors d’une des audiences, Vychinski a demandé l’aide de Vladimir Poutine et affirmé renoncer à sa nationalité ukrainienne. Le Président russe a qualifié cette situation d’inédite et déclaré que Vychinski avait été arrêté «en raison de ses activités professionnelles et parce qu’il exerçait son métier de journaliste». Moscou a adressé à Kiev plusieurs notes de protestation pour exiger que les représentants de la presse ne fassent plus l’objet d’aucune forme de violence.
Le secrétaire général de l’OSCE, Thomas Greminger, s’est dit préoccupé par le sort de Vychinski. Il a rappelé que tous les pays membres de l’OSCE devaient respecter les standards internationaux et ne pas s’ingérer dans les activités des médias. Kirill Vychinki a été nommé pour le prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano pour son apport à cette cause.
En avril 2019, plus de 250 journalistes russes et étrangers ont signé une lettre destinée à Volodymyr Zelensky en l’appelant à remettre Vychinski en liberté. Avant eux, une cinquantaine d’hommes politiques, de journalistes, de personnalités publiques et de défenseurs des droits de pays d’Amérique latine avaient adressé des messages aux autorités ukrainiennes.