Le gouvernement marocain a formé un comité spécial chargé de la lutte contre la traite des êtres humains qui regroupe plusieurs formes d'exploitation des êtres humains, les plus courantes étant la prostitution, l'esclavage et le travail forcé. Il y a trois ans, une loi a été adoptée au Maroc qui durcit les peines pour les «esclavagistes» allant jusqu'à 30 ans de prison.
«Le trafic d'organes est le principal danger pour les migrants. Au Maroc, les chirurgiens ne s'en occupent pas, mais des mafieux marocains font passer les donneurs d'organes potentiels chez des "chirurgiens noirs" à l'étranger. Un autre grand danger, c'est la prostitution tant à l'intérieur du Maroc qu'à l'étranger, et le plus souvent dans les pays d'Europe et du Golfe», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
«On enlève des enfants dans de petites ruelles où ils jouent en l'absence d'adultes ou même dans des hôpitaux. On arrive parfois à retrouver certains gosses et à les rendre à leurs familles», a détaillé M.El Khadri.
Une autre interlocutrice de Sputnik, Fatimah Bugnapur, conseillère au Centre marocain des droits de l'Homme, a parlé de l'esclavage en dehors du Maroc.
«On propose aux réfugiés un travail à l'étranger, le plus souvent dans le domaine du tourisme ou dans le secteur hôtelier. Il s'agit essentiellement de femmes et de jeunes filles qui constituent sans doute la catégorie la plus vulnérable de migrants. Une fois sur place, on leur retire leurs papiers et on les oblige à travailler dans des maisons closes ou à faire des travaux très difficiles et les plus pénibles», a relevé la militante.
Selon cette dernière, les femmes ont peur de raconter leurs épreuves pour ne pas compromettre leur réputation et ne pas compliquer ainsi leur vie future.
Le porte-parole du gouvernement marocain Mustafa al Khalfi a confié à Sputnik que, depuis le début de l'année en cours, plus de 30.000 migrants avaient essayé de pénétrer clandestinement au Maroc.