Les familles franco-russes espèrent un avenir bilingue pour leurs enfants

La France compte 185 sections internationales dans ses lycées, couvrant 17 langues. Pourtant, en région parisienne, seul le lycée de Saint-Germain-en-Laye propose le russe. Alors qu’un nouveau lycée international sera inauguré à Vincennes en 2020, les parents de l’Est parisien se mobilisent en faveur de l’ouverture d’une section russe.
Sputnik

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À la rentrée de 2022, on attend un grand évènement dans la banlieue Est de Paris: le collège-lycée international de Vincennes va ouvrir ses portes. Toutes les familles expatriées, binationales ou tout simplement celles qui envisagent un avenir polyglotte pour leur enfant ont des attentes fortes vis-à-vis de cet établissement et notamment les familles russophones.

Car si les 185 sections internationales ouvertes dans les lycées en France existent pour 17 langues vivantes, actuellement en région parisienne, seul le lycée de Saint-Germain-en-Laye propose le russe. Certes, la région n’est pas défavorisée pour l’enseignement des langues étrangères, mais le lycée de Noisy-le-Grand, avec l’enseignement de l’anglais et du chinois, ne peut pas couvrir tous les besoins.

Pour Vincennes, on prévoit des classes avec une étude approfondie de l’anglais classique, mais la deuxième langue reste pour l’instant indéterminée. C’est là que plus de 300 familles franco-russes, qui se sont rassemblées au sein du «Café bilingue Vincennes –section russe», se mobilisent.

Les familles franco-russes espèrent un avenir bilingue pour leurs enfants

«Pour l’instant, il n’y a que deux cents personnes qui ont signé notre pétition en faveur des classes russes», commente pour Sputnik Olga Karasseva, la présidente de la section russe de l’association «Café bilingue».

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Les membres de l’association (dont le nombre a été multiplié par 30 en sept ans d’existence), s’adressent au ministre de l’Éducation nationale et aux présidents de région et du département pour appuyer ce qu’ils considèrent comme «une décision fondamentale»: choisir les langues qui structureront les sections du futur lycée.

«Nous pensons qu’il serait particulièrement utile qu’une section russe se développe au sein du futur établissement de Vincennes et nous espérons très sincèrement que votre décision le permettra», souligne le texte de la pétition en ligne.

C’est un dimanche, le jour où sont organisés à Vincennes la plupart des activités du «Café bilingue», que nous avons rencontré ces mères des familles qui espèrent que leurs enfants auront un jour une chance de continuer l’apprentissage du russe, langue maternelle d’au moins l’un des parents, dans ce lycée à Vincennes.

Les familles franco-russes espèrent un avenir bilingue pour leurs enfants

Pour Galina, que son fils de six ans baigne dans la culture russe depuis le plus jeune âge va de soi. Et bien qu’aujourd’hui, il soit plus intéressant pour lui de se retrouver avec ses copains ou participer à l’atelier théâtral que d’apprendre le russe, Galina se projette dans l’avenir et réfléchit comment l’ouverture du collège-lycée international à Vincennes pourrait faciliter son quotidien.

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«Pour le russe, après avoir essayé différentes associations à Paris, nous avons fixé notre choix sur Vincennes, nous dit Galina, et à l’avenir, si l’établissement est plus proche de notre maison, cela éviterait à mon enfant la fatigue due aux transports.»

Xénia, mère de deux fils –Gabriel et Maxime– est une des fidèles de l’association depuis sa fondation. Mais pour cette jeune femme, les distractions et la culture russe doivent se broder sur une trame linguistique structurée:

«J’aimerais que l’apprentissage du russe par mes fils se fasse sur des bases grammaticales et théoriques solides, souligne Xénia, avec une approche pédagogique qui structurerait le flot de la langue parlée au sein de notre famille.»

Les familles franco-russes espèrent un avenir bilingue pour leurs enfants

Toutes les mères que nous avons rencontrées affirment d’une seule voix que les cours que leurs enfants suivent en russe leur permettent également à devenir plus extravertis et à prendre plus facilement la parole en public.

«J’aurais aimé que mes enfants parlent les deux langues de leurs parents au même “niveau maternel” de connaissance, conclut Xénia. Je considère ça comme un grand atout, parce que cela double leurs chances de communication dans l’avenir.»

La fille d’Elena a visiblement un avenir bilingue tout tracé devant elle, puisque sa mère enthousiaste a commencé à chercher des activités en russe aussitôt après l’accouchement.

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«Il manque cruellement de structures russophones à l’Est de Paris, dit Elena. Et ce n’est pas évident d’utiliser son autorité parentale pour apprendre la langue à la maison. Je pense qu’une personne professionnelle et extérieure y est plus apte.»

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Cette présidente d’association ne tarit pas d’éloges pour la mairie de Vincennes pour son soutien financier et pour le prêt de locaux, ce qui lui permet de garder des prix abordables pour les activités extra-scolaires. L’association ne compte pas s’arrêter la, elle élargit ses activités et bientôt une association des russophones de l’Est parisien verra le jour.

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