Les attentats perpétrés dans les églises et les hôtels de luxe au Sri Lanka le dimanche de Pâques ne devraient pas être considérés comme un conflit religieux, mais plutôt comme un message envoyé au pays, relativement pacifique depuis 10 ans, après la fin de la guerre civile, a déclaré à Sputnik le major général Dhruv Katoch, directeur de la Fondation indienne, groupe de réflexion sur la sécurité basé à New Delhi.
«Mon expérience de deux ans au Sri Lanka dans le cadre des opérations de la Force indienne de maintien de la paix (IPKF) me dit que le gouvernement srilankais n'était absolument pas vigilent, mais au contraire très laxiste pour n'avoir pas réagi, comme il se devait, aux informations fournies par l'Inde et les États-Unis à propos de possibles attaques terroristes», a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que les attentats du dimanche de Pâques avaient tous les signes de l'implication de Daech*, dont l'utilisation de cellules islamistes localisées, s'appuyant sur des informations et une coordination extérieures.
«Je suis absolument scandalisé par le fait qu'aucune mesure n'ait été prise malgré les déclarations vitrioleuses du groupe islamiste radical NTJ (National Tawheed Jamaat). C'était incontestablement le résultat du climat de laxisme et de complaisance qui règne au Sri Lanka», s'est indigné l'Indien.
Interrogé sur un impact que les attaques terroristes du dimanche de Pâques au Sri Lanka pourraient avoir à long terme sur l'Asie du Sud, le général a relevé:
«Il va sans dire que cet incident aura un impact psychologique énorme sur toute la région. En ce qui concerne le Sri Lanka, j'y prévois une polarisation de la société».
Un autre interlocuteur de Sputnik, le brigadier Rahul Bhonsle, expert indien en matière de sécurité et de stratégie, a attribué les attaques terroristes de dimanche de Pâques à «une défaillance majeure des autorités au Sri Lanka».
«Tous les pays d'Asie du Sud devront faire très attention. Leur principal défi serait d'empêcher Daech* de s'établir de plein pied en Asie du Sud comme ce groupe djihadiste l'avait fait autrefois en Syrie et en Irak», a-t-il souligné.
Et de conclure que les conséquences pour les pays d'Asie du Sud seraient graves.
Des kamikazes ont perpétré un carnage dimanche de Pâques dans trois hôtels de luxe et trois églises, en pleine messe, à Colombo et ailleurs dans le pays. Daech* a revendiqué ces attaques terroristes. 253 personnes ont péri dans ce bain de sang. Les forces de sécurité srilankaises ont arrêté 18 personnes dans la nuit de mardi à mercredi, a annoncé la police, s'ajoutant aux 40 interpellées antérieurement.
*Organisation terroriste interdite en Russie