Sur fond d'opération mains propres à laquelle a appelé le chef d'État-major de l'Armée nationale populaire (ANP) algérienne, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, des hommes d'affaires puissants et hauts cadres du ministère de l'Industrie ont été placés sous mandat de dépôt. Mercredi 24 avril, le journal francophone algérien El Watan a publié un article sous le titre: «Traitement des dossiers de corruption avant le règlement de la crise: la justice a-t-elle obéi à Gaïd Salah?» Dans son papier, l'auteur se demande si ces actions anticorruption sont «une réelle opération "mains propres" ou seulement des "règlements de comptes" sur injonctions du chef d'État-major de l'ANP?»
«Le Ministère de la Défense Nationale dément catégoriquement les allégations rapportées par les rédacteurs de ces articles diffamatoires, notamment en ce qui concerne les pseudos "injonctions"» du chef de l'armée «dans l'ouverture des dossiers liés à la corruption et en matière de gestion de la période de transition politique», informe le communiqué.
Le MDN «qui enregistre avec étonnement cette interprétation malintentionnée, réitère la ferme détermination de l'ANP […] à l'accompagnement du mouvement populaire dans son œuvre de construction démocratique et offrir des garanties suffisantes aux instances judiciaires pour le libre exercice de leurs fonctions sans contraintes ni pressions, notamment en terme de lutte contre la corruption et de dilapidation des deniers publics», poursuit la note.
«Il n'y a pas d'ordre de l'armée [à la justice, ndlr]. […] Tout le monde sait que la corruption était partout et touchait même les institutions de l'État algérien», insiste-t-il, ajoutant que «les médias ont échoué à faire la lecture d'un discours». Il met l'accent sur le fait qu' «un discours ne s'interprète pas à partir d'un seul mot mais dans sa globalité».
Les 22 et 23 avril, le tout puissant homme d'affaires algérien Issad Rebrab, PDG du groupe agroalimentaire Cevital, les frères Kouninef et Ali Haddad réputés proches de Saïd Bouteflika, ainsi que huit cadres du ministère algérien de l'Industrie ont été tous placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République du tribunal de Sidi M'Hamed, à Alger.