Sur fond d'opération mains propres à laquelle a appelé le chef d'État-major de l'armée algérienne, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, des hommes d'affaires puissants et hauts cadres du ministère de l'Industrie ont été placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République du tribunal de Sidi M'hamed à Alger. Dans un entretien accordé à Sputnik, Ali Benouari, ancien ministre du Trésor et expert international en finances, a commenté ces arrestations à l'aune «de la révolution populaire» qui se déroule en Algérie depuis le 22 février. Il affirme que l'armée algérienne est face à une responsabilité historique dans laquelle elle est tenue «de répondre vite aux aspirations populaires», faute de quoi la situation pourrait dégénérer.
«C'est positif, c'est éminemment positif», a déclaré l'ancien ministre, s'exprimant sur les actions menées par la justice algérienne dans le cadre de la lutte contre la corruption.
Il a expliqué la portée de l'appel lancé par le chef de l'armée à la justice pour accélérer la prise en charge du dossier de la corruption et affirmé qu'«on ne peut pas comprendre les décisions du chef d'État-major si on ne situe pas ces arrestations, ou les initiatives qu'il prend, dans le contexte révolutionnaire». «C'est une phase révolutionnaire qui a lieu aujourd'hui en Algérie», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, et l'actuel ministre des finances, Mohamed Loukal, deux proches collaborateurs de Bouteflika, ont reçu une convocation en justice pour gaspillage de deniers publics et abus de pouvoir. Elle a été transmise officiellement lundi 22 avril par la gendarmerie nationale, rapporte l'APS.
Enfin, la justice a interdit à un certain nombre de personnes de quitter le territoire algérien. Les noms n'ont pas été dévoilés, mais les médias avaient déjà révélé ceux d'une dizaine d'hommes d'affaires influents, tous liés à l'entourage du l'ex-chef de l'État.