La liste des villes françaises où les manifestations ont été prohibées dans certains quartiers à la veille de l’acte 19 des Gilets jaunes s’allonge: les autorités de Marseille, Nice, Rouen et Metz ont aussi annoncé les zones interdites d’accès aux manifestants.
Le maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi, a annoncé jeudi quels secteurs seraient interdits de manifestation. Il s’agit des «grandes parties stratégiques de la ville» qui s’étendent de l’aéroport à l’hypercentre. La zone concernée comprend l’ensemble de la ville ancienne, les quartiers touristiques et animés ainsi que l’ouest du port de Nice.
En outre, les manifestants ne pourront pas emprunter plusieurs grandes artères de la ville, dont le boulevard Gambetta et les avenues Jean-Médecin et Malausséna jusqu’à la place du Général-de-Gaulle. La promenade des Anglais sera fermée dimanche et lundi. Mais le dispositif de sécurité s’étend jusqu’à l’ouest de la région et du côté frontalier italien, dans le but d’empêcher les casseurs de rejoindre la ville.
À Marseille, toute manifestation sera interdite samedi, de 13h00 à minuit, sur la voie publique dans la rue Fort Notre-Dame et aux abords du Vieux-Port, d’après un arrêté de la préfecture, publié après la décision de la Chambre de commerce de protéger la ville contre les actes de violence. Le périmètre interdit est délimité par le cours Pierre Puget, les boulevards Notre-Dame et de la Corderie, les rues des Tyrans, Neuve Sainte-Catherine et de la Croix, le quai de Rive Neuve, le cours Jean Ballard et la rue Breteuil.
Le chef de file de La France Insoumise et député des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon, s’est indigné de cette décision sur Twitter.
«Les forces de l’ordre, les sapeurs-pompiers et le SAMU, tout comme les autres services de l’État, seront pleinement mobilisées ce samedi 23 mars à Metz pour garantir la sécurité des personnes et des biens», avertit la préfecture.
À Rouen, un périmètre très précis sera interdit samedi à toute manifestation pour la première fois depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. La préfecture de la Seine-Maritime a pris la décision d’interdire l’accès des manifestants à la place de l’Hôtel de Ville, aux rues Jean-Lecanuet, Jeanne-d’Arc, Racine, République, Giraud et Leclerc ainsi qu’à toute la partie du Vieux-Marché.
Le préfet des Côtes-d’Armor a décidé d’interdire toute manifestation en centre-ville de Saint-Brieuc et dans la zone commerciale. Les manifestations ont aussi été interdites dans la zone commerciale de Langueux.
Les endroits de trois villes où les Gilets jaunes seront considérés comme personae non gratae avaient été annoncés dès lundi par le Premier ministre, Édouard Philippe, en personne.
À Bordeaux, les manifestants ne pourront pas accéder à la place Pey-Berland, déjà partiellement barricadée par les forces de l’ordre, d’après les médias. Les Gilets jaunes toulousains devront éviter la place du Capitole.
Le 18e samedi de mobilisation des Gilets jaunes a été marqué par des débordements. Les scènes de violences se sont succédées sur le haut des Champs-Élysées, où plusieurs commerces et restaurants, dont le célèbre Fouquet's, ont été incendiés, vandalisés ou pillés. Le gouvernement a annoncé lundi des mesures exceptionnelles pour maintenir l’ordre, dont l’interdiction de manifester dans certains quartiers ne représente qu’un volet. Les forces de l’ordre utiliseront des drones, des produits marquants ainsi que des moyens vidéo, et seront appuyées par l’armée.