Des soldats de l'opération Sentinelle seront affectés samedi 23 mars à la protection de bâtiments afin de libérer des forces mobiles de la police pour le maintien de l'ordre, a annoncé le gouvernement. La mesure a provoqué une polémique, obligeant la ministre des Armées Florence Parly à l'expliquer.
Dans un entretien au Parisien, elle justifie le renforcement du dispositif en raison des violences de samedi «pour assurer dans les meilleures conditions possible le maintien de l'ordre public, qui est la compétence de la police et de la gendarmerie». La ministre souligne que la mission des militaires est de lutter contre le terrorisme et de protéger des bâtiments officiels, pas de rétablir l'ordre public.
«Le dispositif Sentinelle, lui, est différent. Il relève des Armées et il a été créé avec une finalité particulière: la lutte contre le terrorisme. Cela n'a donc rien à voir avec le maintien de l'ordre. Il faut éviter les raccourcis», explique-t-elle, ajoutant que «l'idée est donc de remplacer ponctuellement policiers et gendarmes sur des tâches que l'opération Sentinelle peut accomplir.»
«On ne dramatise pas, on informe. Le porte-parole du gouvernement a dit une chose très exacte: Sentinelle contribue, indirectement, au maintien de l'ordre public. Mais son unique vocation reste la protection des Français contre le terrorisme», a-t-elle conclu.
Les 5.000 forces de l'ordre mobilisées samedi 16 mars, lors de l'acte 18 des Gilets jaunes, n'ont pas pu empêcher les pillages et incendies volontaires sur les Champs-Élysées. Dans ce contexte, le gouvernement a annoncé l'emploi des militaires de la force Sentinelle pour la prochaine mobilisation des Gilets jaunes.