Les essais nucléaires sur l'atoll de Bikini (îles Marshall) ont débuté en 1946 dans le cadre de l'opération Crossroards, écrit le site de la chaîne RT. Les militaires américains s'étaient rendus sur l'île pour recenser la population locale et ses possessions. Un amiral de la marine américaine avait ensuite prononcé un discours solennel devant les habitants.
Les Américains ont construit en 1952 la première bombe thermonucléaire dont les dimensions empêchaient pourtant de l'utiliser comme une munition. En 1954, les militaires américains ont lancé une série de tests d'engins thermonucléaires Castle. La première explosion, celle de Castle Bravo, s'est déroulé le 1er mars 1954 sur l'atoll de Bikini.
Selon les estimations des ingénieurs, la puissance de l'engin aurait dû se chiffrer à 6 mégatonnes. Ses concepteurs n'ont pourtant pas pris en considération certains facteurs, et la puissance réelle de la bombe a atteint le niveau colossal de 15 mégatonnes. Le nuage fongoïde a atteint l'altitude de 40 km en 6 minutes, et son diamètre maximal se chiffrait à près de 100 km. Cet essai thermonucléaire est resté le plus puissant de l'histoire des États-Unis.
Un territoire de 550 x 100 km a subi une contamination radioactive très puissante. Même à une distance de plusieurs dizaines de kilomètres, le niveau d'irradiation a été plus important que celui des zones proches de l'épicentre de certains essais nucléaires dans le Nevada.
Selon Vladimir Batiouk, chef du centre de recherches militaires et politiques de l'Institut des États-Unis et du Canada de l'Académie des sciences de Russie, la prise de conscience de la force destructrice de l'arme thermonucléaire après le test de 1954 et les répercussions tragiques des explosions ont poussé les autorités américaines à participer aux négociations sur l'interdiction des essais nucléaires dans les airs, dans l'espace et sous l'eau.
«Les essais de Bikini et leurs conséquences constituent un bon exemple de la politique américaine. Sous le prétexte de la protection de la paix, ils ont créé une arme destructrice terrible et l'ont testée sans compter les victimes. Peu de choses ont changé aujourd'hui. Ils envisagent toujours de nouvelles aventures, notamment la possibilité de déployer des armes dans l'espace», conclut Andreï Kochkine, membre de l'Académie des sciences militaires.
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