Un sénateur chilien dénonce l’action de son gouvernement quant à la crise vénézuélienne

Sebastián Piñera, Président du Chili, pays membre du Groupe de Lima, a assisté, le 23 février à la frontière colombo-vénézuélienne, à l’échec de la tentative de faire passer un convoi «humanitaire» au Venezuela. José Miguel Insulza, ex-chef de la diplomatie chilienne, a mis en doute la légitimité du Groupe dans un entretien accordé à Sputnik.
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Le comportement du Président chilien «viole» les traditions de la politique étrangère du Chili, alors que la légitimité du Groupe de Lima est plutôt incertaine, a déclaré à Sputnik José Miguel Insulza, ex-secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA) et actuel sénateur chilien.

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C'est ainsi que l'interlocuteur de l'agence a commenté la participation de Sebastián Piñera à la tentative illégale de passage au Venezuela d'une aide humanitaire collectée par l'opposition et que le Président légitime de ce pays, Nicolas Maduro, a refusé d'accueillir.

«N'importe qui peut convoquer un groupe de pays et lui attribuer un nom. Seulement, le Groupe de Lima n'est qu'une réunion consultative d'États qui n'a pas de statut. Pour cette raison, il n'est tout simplement pas habilité à décider d'un recours à la force», a exposé M.Insulza, à propos du groupe de pays américains reconnaissant le chef de l'opposition Juan Guaidó comme «Président en exercice du Venezuela».

Et d'ajouter que le Président chilien n'aurait pas dû participer à cette action.

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«Le Chili ne figure pas parmi les plus grands pays d'Amérique du Sud. Nous ne sommes pas à même d'intervenir en toute indépendance. Notre force réside dans le respect du droit international. […] Piñera n'en fait qu'à sa tête, alors que des pays comme le nôtre doivent faire preuve de cohérence», a souligné le Chilien.

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Le sénateur socialiste a sévèrement critiqué l'usage politique d'une aide humanitaire au plus fort de la crise au Venezuela.

«C'était une opération politique très dangereuse car elle aurait pu servir de prétexte pour une intervention militaire», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.

Le gouvernement vénézuélien a souligné que l'aide humanitaire ne pouvait être accordée que dans le cadre du droit international et prévenu qu'il n'avait pas l'intention de laisser entrer dans le pays les cargaisons collectées par l'opposition. Caracas a indiqué qu'il n'y avait pas de crise humanitaire au Venezuela et que les tentatives d'acheminer une aide étaient une provocation servant à masquer une agression contre le pays. Nicolas Maduro a rompu les relations diplomatiques avec les États-Unis et la Colombie.

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