Le Président tunisien commente les manifestations contre un 5e mandat de Bouteflika

Le Président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a affirmé lundi 25 février à Genève que les Algériens étaient «libres de s’exprimer» sur leur «gouvernance». Réagissant aux manifestations populaires en Algérie s’opposant à 5ème mandat de Bouteflika, le responsable s’est refusé à porter le moindre jugement sur ces évènements.
Sputnik

Le peuple algérien est «libre de s'exprimer» sur ses gouvernants, a déclaré, ce lundi 25 février à Genève, le président tunisien Béji Caïd Essebsi, commentant les récentes manifestations en Algérie contre un 5ème mandat du chef de l'État. S'exprimant lors d'un point de presse à l'issue de son discours devant le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, le Président tunisien a souligné qu'il n'avait «pas de leçons à donner à qui que ce soit».

«L'Algérie c'est un peuple qui a beaucoup lutté pour gagner son indépendance après 130 ans de colonisation et maintenant un peuple libre. Evidemment il est libre de s'exprimer comme il l'entend sur sa gouvernance», a déclaré le chef de l'État tunisien, cité par l'AFP.

Bouteflika maintient le cap sur son 5ème mandat malgré les manifestations en Algérie
Se refusant le droit de porter un jugement sur ce qui se passe en Algérie, tout en soulignant les spécificités de chaque pays dans l'évolution de son processus démocratique, M. Caïd Essebsi a déclaré que «nous parlons toujours de gouvernance et chaque pays a ses propres règles, et je n'ai pas le droit de donner des leçons à qui que ce soit», selon la même source.

Expliquant la lenteur du processus de l'apprentissage de l'exercice démocratique, le chef de l'État tunisien, tout en se référant à l'expérience de son propre pays en la matière, a affirmé que «la démocratie n'est pas facile». «La démocratie ne se décrète pas, la démocratie ça se pratique», a-t-il ajouté en soutenant que «nous sommes donc dans une phase transitoire de pratique de la démocratie», toujours selon l'AFP.

«L'Algérie, le cauchemar de Macron»: ce qui se passerait en France si Bouteflika mourrait
Des milliers d'opposants à la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle ont manifesté vendredi 22 février dans plusieurs villes d'Algérie, dont la capitale Alger. Dimanche, des manifestants ont également défilé à Paris et dans la capitale algérienne.

Le 24 février, dans son message à la nation, à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures (24 février 1971) en Algérie, le Président Bouteflika a occulté les manifestations populaires dénonçant sa candidature pour un 5ème mandat, lors de l‘élection présidentielle du 18 avril 2019. En revanche, le chef de l'État a vanté les «vertus de la continuité».

Abdelaziz Bouteflika, 81 ans et victime d'un AVC en 2013, au pouvoir depuis 1999, a annoncé le 10 février qu'il se présentera pour un 5ème mandat en Algérie.

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