Le peuple algérien est «libre de s'exprimer» sur ses gouvernants, a déclaré, ce lundi 25 février à Genève, le président tunisien Béji Caïd Essebsi, commentant les récentes manifestations en Algérie contre un 5ème mandat du chef de l'État. S'exprimant lors d'un point de presse à l'issue de son discours devant le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, le Président tunisien a souligné qu'il n'avait «pas de leçons à donner à qui que ce soit».
«L'Algérie c'est un peuple qui a beaucoup lutté pour gagner son indépendance après 130 ans de colonisation et maintenant un peuple libre. Evidemment il est libre de s'exprimer comme il l'entend sur sa gouvernance», a déclaré le chef de l'État tunisien, cité par l'AFP.
Expliquant la lenteur du processus de l'apprentissage de l'exercice démocratique, le chef de l'État tunisien, tout en se référant à l'expérience de son propre pays en la matière, a affirmé que «la démocratie n'est pas facile». «La démocratie ne se décrète pas, la démocratie ça se pratique», a-t-il ajouté en soutenant que «nous sommes donc dans une phase transitoire de pratique de la démocratie», toujours selon l'AFP.
Le 24 février, dans son message à la nation, à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures (24 février 1971) en Algérie, le Président Bouteflika a occulté les manifestations populaires dénonçant sa candidature pour un 5ème mandat, lors de l‘élection présidentielle du 18 avril 2019. En revanche, le chef de l'État a vanté les «vertus de la continuité».
Abdelaziz Bouteflika, 81 ans et victime d'un AVC en 2013, au pouvoir depuis 1999, a annoncé le 10 février qu'il se présentera pour un 5ème mandat en Algérie.