Quatre faits soulignent cette «révélation», une révélation qui n'en sera une que pour ceux qui continuaient d'entretenir de vains espoirs quant à un possible changement de l'UE.
Etat des lieux
L'Allemagne, elle, ne s'y est pas trompée, qui demande à ce que l'on ré-ouvre les négociations. Le troisième est le rappel de l'ambassadeur de France auprès du gouvernement Italien que l'on a appris en début d'après-midi le jeudi 7 février. Ce rappel est une réponse non aux attaques dont la France ferait l'objet, attaques qui sont une pure imagination de la part de notre gouvernement, mais an réalité à la rencontre entre M. Luigi di Maio, le vice-Premier ministre italien et une délégation des Gilets jaunes. Le quatrième, plus discret, est la rupture de la position commune entre la France et l'Allemagne sur la question du gazoduc Nord Stream 2.
Cette rupture survient quelques jours à peine après la signature du traité entre la France et l'Allemagne d'Aix la Chapelle. On imagine l'ambiance entre les deux pays… Le gouvernement français, et l'on en éprouve une immense honte, a choisi de céder aux pressions Etats-Uniennes et accepte de compromettre l'une des bases de sa politique étrangère. Voilà qui rend encore plus risibles qu'elles ne l'étaient auparavant, les prétentions d'Emmanuel Macron à incarner un renouveau de l'UE.
Au-delà, ces tensions viennent s'ajouter à celles qui existent déjà, et qui oppose les pays d'Europe centrale aux pays d'Europe occidentale.
L'Union européenne, contre la paix?
Serions nous à la fin du XIXème siècle, ou au début du XXème, on parlerait de risque de guerre en Europe. Chacun de ces faits contient le même potentiel pour un conflit que la fameuse «dépêche d'Ems». Ce qui est frappant est que chacun de ces faits est lié, d'une manière ou d'une autre, à l'Union européenne. L'Union européenne apparaît tant comme la cause que comme le cœur de ces discordes européennes.
Le degré d'animosité entre des pays européens, qui devraient normalement réfléchir à des coopérations réciproques, est sans équivalent depuis 1939. Il est ainsi sans précédent qu'un pays fondateur du Traité de Rome de 1957 rappelle son ambassadeur d'un autre pays fondateur du dit traité. Comment ne pas voir que cette animosité résulte directement du fonctionnement de l'Union européenne? Au-delà, comment ne pas voir que ce même degré d'animosité découle de l'idéologie européiste, autrement dit d'une idéologie non pas en faveur de coopérations entre les pays d'Europe, mais d'une idéologie qui mythifie et sanctifie les fonctionnement de l'UE, et qui les oppose aux fonctionnements de chaque pays européens.
Un constat de décomposition
C'est donc un constat dramatique auquel nous sommes confrontés. Le projet de construction européenne, projet qui s'est matérialisé par les institutions de l'Union européenne, aboutit au contraire de ce pourquoi il avait été théoriquement pensé. De fait, l'Union européenne a créé les conditions pour cette montée de l'animosité entre es gouvernements, si ce n'est entre les peuples. Nous en avions eu déjà une idée en 2015 dans le déchaînement d'insultes en provenance de la presse allemande, mais aussi française (hélas) contre le peuple grec.
La question de la souveraineté du peuple, souveraineté qui s'incarne dans celle de la Nation, apparaît bien aujourd'hui comme une question centrale. Par son refus de la souveraineté des peuples, l'Union européenne s'est rendu odieuse. Elle s'avère désormais dangereuse, provoquent une exacerbation des conflits entre les pays membres. Voilà qui constitue un contexte particulier pour les élections européennes qui se tiendront an mai prochain.
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