Par l'intermédiaire du gouvernement canadien, le Groupe de Lima a refusé d'accréditer l'équipe de teleSUR pour couvrir sa rencontre sur le Venezuela, à Ottawa, sans donner aucune explication, a indiqué à Sputnik Alina Duarte, correspondante de cette chaîne de télévision vénézuélienne.
«Ils nous ont envoyé un courriel disant: "Merci de l'intérêt que vous portez à la 10e réunion ministérielle du Groupe de Lima à Ottawa. Par le présent, nous vous apprenons que vous n'êtes pas accrédités pour couvrir cet événement. Cordialement…"», a raconté l'interlocutrice de l'agence.
Selon cette dernière, ce n'est qu'une inconséquence parmi une multitude d'autres que le Groupe de Lima manifeste devant le monde entier avec le plus grand cynisme.
«Proclamant liberté d'expression et démocratie, le Groupe de Lima ne les respecte pas. Et même la création de ce groupe correspond à ce procédé antidémocratique par lequel ils ont essayé de "résoudre" la crise au Venezuela. Sans réussir à faire approuver aucune résolution contre le gouvernement de Maduro au sein de l'Organisation des États américains (OEA), ils ont décidé de créer un groupe parallèle», a expliqué la journaliste.
Et d'ajouter que la décision du Groupe de Lima de refuser l'accès à sa réunion sur le Venezuela à teleSUR n'avait en fait rien d'inattendu en soi.
«Nul n'ignore en effet que teleSur a été créée pour se débarrasser des narrations hégémoniques et montrer ce que les autres médias ne montrent pas. Nous refusant l'accès à leur réunion, ils [le Groupe de Lima, nldr] montrent ce qu'ils veulent et ce qu'ils sont en réalité. Il ne sert à rien d'étouffer les voix qu'on ne veut pas entendre ou qui ne contribuent pas à la réalisation de votre objectif. Ce n'est pas le moyen de parvenir à la démocratie», a résumé l'interlocutrice de Sputnik.
L'opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le lendemain «Président en exercice» du pays et a prêté serment pendant une manifestation à Caracas. Donald Trump l'a reconnu comme «Président par intérim».
Nicolas Maduro a estimé que les États-Unis avaient essayé d'organiser un coup d'État au Venezuela et a rompu les relations diplomatiques avec ce pays le 23 janvier. Il a qualifié M.Guaido de Président non constitutionnel.
Depuis le 4 février, 19 pays-membres de l'UE ont reconnu Juan Guaido comme «Président par intérim» du Venezuela.