Cela fait une semaine que l'opposant vénézuélien Juan Guaido a prêté serment dans la rue et s'est proclamé «Président» du pays, tandis que Nicolas Maduro a estimé que les États-Unis avaient essayé d'organiser un coup d'État et a rompu les relations diplomatiques avec ce pays. Erdogan Gündüzpolat, président de l'Association turque du développement des affaires en Amérique latine, a parlé dans une interview à Sputnik des objectifs que se pose l'Occident et de la nouvelle tentative de ce dernier d'organiser une révolution de couleur.
En outre, il a précisé l'évaluation de cette situation donnée par la Turquie qui, il y a deux ans et demi, a vécu une tentative de coup d'État avec le soutien de l'Occident.
«L'Occident tente de renverser le Président vénézuélien légalement élu par le biais d'élections en violant toutes les normes juridiques. Ce que fait l'Occident est absolument illégal. Mais les forces occidentales échoueront au Venezuela», a-t-il affirmé.
«Cela étant, les tentatives de l'Occident pour accuser l'actuelle direction d'un pays aussi indépendant dans sa politique que le Venezuela de violation des droits de l'Homme sont pour le moins peu convaincantes. L'Occident ne pense qu'à ses propres intérêts et ne se tourne vers la défense des droits de l'Homme que lorsqu'il peut en tirer profit», a expliqué Erdogan Gündüzpolat.
Selon lui, au Venezuela l'Occident s'en tient à son scénario habituel, le même qu'il avait tenté de réaliser en Turquie en 2016.
«L'Occident a déjà tenté, avec la Turquie, d'appliquer le modèle d'un coup d'État. Mais notre peuple et notre Président, s'appuyant sur l'expérience du passé, ont réussi à l'en empêcher. Au fond, ce qu'il a tenté de faire au Venezuela ne diffère en rien de la tentative de coup d'État entreprise en Turquie le 15 juillet 2016, quand les putschistes avaient cherché à appliquer pratiquement le même scénario», a-t-il encore fait remarquer.
Erdogan Gündüzpolat a mis en relief l'unité des positions de Moscou et Ankara sur la situation au Venezuela et a évoqué les perspectives de développement de la coopération russo-turque en Amérique latine, comme c'est le cas au Proche-Orient.
«Les relations de la Russie avec les pays d'Amérique latine ont de profondes racines historiques. La Turquie n'a pour sa part commencé à intensifier l'axe latino-américain de sa politique qu'au cours de ces dernières années. Aujourd'hui, Ankara a élaboré une stratégie claire et nette à l'égard de l'Amérique latine. À mon avis, Moscou et Ankara estiment tous les deux nécessaire d'intensifier leur coopération avec l'Amérique latine. Nous devons élaborer des modèles communs d'interaction dans les domaines économique et stratégique en jetant dans la région des fondations de collaboration aussi solides qu'au Proche-Orient», a-t-il indiqué pour conclure.
Le 27 janvier, la France, l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique ont annoncé qu'ils seraient prêts à reconnaître Juan Guaido comme Président du Venezuela, si aucune élection n'était annoncée dans un délai de huit jours.
Nicolas Maduro a estimé que les États-Unis avaient essayé d'organiser un coup d'État au Venezuela et a rompu les relations diplomatiques avec ce pays.