Après une première polémique provoquée par sa déclaration considérant le voile islamique comme «une atteinte à la dignité humaine», l'islamologue franco-algérien Ghaleb Bencheikh, animateur de l'émission Islam de France 2, a écorché la sensibilité de la communauté marocaine de France. Évoquant l'affaire des foulards de Creil, en septembre 1989, l'islamologue avait insinué dans une conférence publique, le 31 janvier à Paris, que le défunt roi du Maroc Hassan II avait eu une influence négative. Suite à une levée de boucliers, M.Bencheikh, également président de la Fondation de l'islam de France (FIF), s'est excusé, dans une déclaration au site Atlasinfo.fr, en invoquant une «ellipse involontaire» et en louant le rôle «exemplaire» du roi Hassan II.
«Sincèrement, dans un premier temps je n'ai pas compris en quoi mes propos étaient choquants, puis après avoir écouté la vidéo désormais postée, j'ai réalisé que j'ai omis de préciser comme je le fais dans certaines de mes conférences à propos de ce sujet, que c'est le père des fillettes qui a prétendu que c'est le commandeur des croyants [le roi du Maroc, ndlr] qui lui enjoignait de suivre scrupuleusement ce qu'il y a dans le Coran», a déclaré l'islamologue.
Lors de la présentation des vœux de la FIF, le 31 janvier, Ghaleb Bencheikh avait déclaré «j'ai toujours pensé, je ne l'ai jamais caché depuis l'histoire des fillettes à peine nubiles qu'on a emmitouflé à Creil sous prétexte que le commandeur des croyants au Maroc dit qu'il faut respecter le voile, alors qu'aucune femme de sa famille n'est voilée».
Le 18 septembre 1989, le proviseur du collège Gabriel Havez à Creil, dans l'Oise, avait pris la décision d'exclure Leila, Fatima et Samira, trois jeunes filles qui avaient refusé d'enlever leur foulard en classe. L'affaire avait provoqué un tollé médiatique en France nécessitant l'intervention du roi Hassan II pour dénouer la crise.