En effet, la France avait jadis pour règle diplomatique de reconnaître les Etats et non les gouvernements. Dans les démêlés intérieurs pouvant concerner un Etat, elle s'en tenait ainsi à une prudente neutralité. Lorsque les Khmers rouges sont arrivés au pouvoir au Cambodge, la France a maintenu vaille que vaille des relations diplomatiques avec ce pays, malgré l'épouvantable réputation qui n'a pas tardé à rattraper ses gouvernants.
Car les dirigeants et les diplomates de l'époque savaient bien que l'on ne fait pas de politique internationale avec des grands sentiments, hélas… expérience acquise au cours des nombreux siècles que compte l'histoire de France.
Car, dans le même temps, ces mêmes dirigeants choisissaient l'alignement à peu près total sur les positions américaines (cf. réintégration par M. Sarkozy du commandement militaire intégré de l'OTAN, hors de tout contexte de menace de conflit armé en Europe, et sans consulter le peuple français), trahissant l'héritage d'indépendance nationale légué par Charles de Gaulle, tout en prétendant le défendre!
Au bout de quelques années de cette politique, il est possible de dresser un bilan de ces actions. Pour la France, Il est véritablement catastrophique.
Ainsi, il n’est pas exagéré de dire que la chute du colonel Kadhafi, provoquée par les bons sentiments occidentaux, aura été le premier maillon d’une chaîne d’événements, qui aboutiront au final à la destruction de l’Union européenne…
Et oui, l’Amérique ne respecte que la force. Donald Trump a plus de respect pour… Kim Jon Un que pour… Emmanuel Macron…
Nouvel épisode de ce triste feuilleton pour les intérêts de la France, la guerre en Syrie.
Elle va se terminer en débandade pour le camp des "occidentaux" (terme fourre-tout qui regroupe l’Union européenne mais aussi l’Arabie saoudite, et les Américains) avec le départ sans tambour ni trompette de ces derniers. Certains avaient la faiblesse de penser que cette fois la France tirerait la leçon d’une aventure ou elle aura commis à peu près toutes les erreurs possibles. En effet, la liste des fautes commise là-bas est longue, et sera lourde de conséquences pour l’avenir de l’influence française dans la région. Sous le prétexte de lutte contre les islamistes de Daech*, en fait essentiellement pour renverser Bachar el-Assad, la France, pourtant si prompte à donner au monde des leçons de vertu et de droit international, a envoyé des troupes sur le sol d’un pays qui ne l’a pas jamais attaqué: la Syrie. Syrie qui ne l’a jamais invité à le faire. Cette action n’a pas davantage été mandatée par l’Organisation des Nations Unies, à aucun moment, et en aucune manière.
Comment qualifier une telle action au regard du droit international ? Occupation? Invasion? Agression ?…
Mr Macron a continué ses rodomontades en affirmant que le France resterait malgré le départ américain.
Pour quiconque possède quelque notion d’art militaire, on est en droit d’être dubitatif. On voit mal l’armée Française continuer à agir sur un territoire ou elle n’est pas la bienvenue, loin de ses bases, sans la logistique américaine, et sans faire appel aux russes ou aux… Syriens…
Non content d’accumuler bourdes et gaffes diverses en politique internationale, voilà que Monsieur Macron récidive désormais avec le Vénézuéla et Maduro.
Au lieu de publier le cas échéant une déclaration appelant au calme et au dialogue, ce qui serait le rôle d’un pays tiers dans ce cas de figure, et de rester en dehors de problèmes qui après tout, ne nous concernent pas, Mr Macron appelle rien moins qu’à soutenir une véritable tentative de coup d’état, contre un Président qui, qu’on le veuille ou non, qu’il nous plaise ou non, a été élu. Il pousse ainsi à ce qui pourrait se transformer en véritable guerre civile pour ce pays de 31 millions d’habitants si les choses tournaient mal.
Voyez ce bel ensemble européen, se permettant d’adresser un ultimatum au Vénézuéla, qui n’a jamais agressé personne ici, s’ingérant dans les affaires d’un pays souverain… après avoir attendu prudemment que l’administration américaine ait exposé une telle position jusqu’au-boutiste, naturellement!
On voit la paille dans l’œil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien: décidément, cet ancien adage reste d’actualité! Devant le spectacle d’une telle impéritie, la chose serait simplement cocasse. Le malheur, c’est que les conséquences des erreurs en politique internationale peuvent être terribles. La voix de la France n’est plus guère écoutée, plus guère respectée. Elle s’enferme dans une logique de blocs, d’alliances inconditionnelles, qui ne lui rapporte rien. Elle pratique systématiquement le deux poids deux mesures, désignant par avance les coupables. C’est cette logique de blocs et d’alliances automatiques qui entraîna le monde dans la Première Guerre mondiale…
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