Pourquoi Gbagbo n'est pas encore libre, malgré son acquittement par la CPI

Bien que la CPI ait ordonné la libération immédiate de l'ex-président ivoirien, la question de son élargissement dépendra de l'issue d'une nouvelle audience, mercredi, au vu de la possibilité ouverte au procureur d'interjeter appel de la décision d'acquittement, a souligné à Sputnik le porte-parole de la CPI.
Sputnik

La Cour pénale internationale (CPI) a prononcé mardi à La Haye l'acquittement de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo inculpé depuis 2011 pour «crimes contre l'humanité».
Les juges de la 1ère chambre de la Cour pénale internationale ont «fait droit aux demandes d'acquittement» présentés par l'ancien président et par l'ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, également poursuivi pour «crimes contre l'humanité», et «ordonné leur libération immédiate».

Toutefois,

« l'acquittement n'est pas définitif puisque le procureur peut, entre temps, interjeter appel. La question de la mise en liberté de MM Gbagbo et Goudé a, d'ailleurs, été suspendue. C'est au terme d'une audience qui se tiendra, demain, qu'il sera décidé de cette question», a déclaré à Sputnik le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah.

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L'acquittement de Laurent Gbagbo, 73 ans, intervient au terme de huit ans de détention, dont trois ans de procès, au cours desquelles plusieurs demandes de remise en liberté provisoire avaient été présentées, sans succès.
Les deux dirigeants ivoiriens devaient répondre de plusieurs chefs d'accusations sur fond de leur implication présumée dans les violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d'Ivoire qui ont fait 3.000 morts.

MM. Gbagbo et Goudé pourraient avoir droit à une indemnisation, une décision qui demeure toutefois «à la discrétion de la CPI s'il y a eu erreur judiciaire grave et manifeste» et si une demande a été présentée dans ce sens par les anciens accusés, a encore souligné le porte-parole de la juridiction internationale.
La décision de la CPI, qui a provoqué des explosions de joie dans plusieurs villes ivoiriennes, intervient à moins de deux ans du prochain scrutin présidentiel auquel l'ex-rival de Gbagbo, le président Alassane Ouattara, ne se représentera pas.

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Régulièrement accusés de cibler prioritairement des personnalités africaines, les juges de La Haye avaient rendu en juin 2018 une autre décision d'acquittement en faveur de l'ex-chef rebelle congolais Jean-Pierre Bemba.
Poursuivi pour «crimes de guerre» et «crimes contre l'humanité» en Centrafrique, Bemba a vu sa candidature à l'élection présidentielle de décembre 2018 invalidée par les autorités congolaises qui avaient excipé d'une première condamnation, par la CPI, pour subornation de témoins.

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