Un jour le futur Secrétaire général du parti communiste de l'URSS Léonid Brejnev, est parti pour la Guinée, où on l'attendait pour une visite de travail. Personne ne s'attendait à aucun incident. Toutefois, un chasseur français a brusquement attaqué l'avion du responsable soviétique au-dessus de la Méditerranée, 130 km au nord de l'Algérie (alors la colonie française).
Une visite de paix
L'Il-18 de Brejnev a été attaqué le 9 février 1961 au cours de son déplacement en Guinée. «L'attaque a eu lieu dans la période de 14h23 à 14h30, heure de Greenwich, dans l'espace aérien au-dessus des eaux internationaux de la Méditerranée à environ 130 km au nord de l'Algérie», a indiqué le ministre soviétique des Affaires étrangères Alexandre Gromyko, cité par la presse soviétique.
Le trajet de l'avion soviétique avait été dûment concerté avec les autorités françaises. Qui plus est, le pouvoir soviétique a officiellement annoncé que peu de temps avant l'apparition du chasseur l'équipage avait contacté un aéroport algérien. Autrement dit, les autorités françaises étaient parfaitement au courant du positionnement et de l'itinéraire de l'avion soviétique.
Ce dernier a été piloté par Boris Bougaev. Après avoir passé les épreuves de feu de la Seconde Guerre mondiale et ayant une expérience énorme de milliers d'heures de vol, il était le pilote personnel de Léonid Brejnev et disposait d'une crédibilité absolue. «Nous avons transmis un message radio urgent en anglais et en français: «Un chasseur militaire cercle notre avion Iliouchine-18 №75708 d'Aeroflot. Nous demandons de rappeler le chasseur». Après avoir reçu ce message, la station radio de l'aéroport algérien a deux fois répondu OK», a-t-il raconté dans une interview à la presse russe.
La presse soviétique a répondu par une vague d'indignation concernant une attaque sur un avion pacifique. Cet incident a notamment été considéré comme un «raid criminel» et une «agression de la soldatesque française». Les entreprises industrielles moscovites ont organisé des manifestations condamnant ces agissements des forces aériennes étrangères, ainsi que la position de diplomates étrangers qui n'accordaient pas assez d'attention à cet événement. Le ministère français des Affaires étrangères a considéré cet incident comme «regrettable» et a promis d'élucider l'affaire.
Un ministre ailé
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