À l'issue de la réunion informelle des représentants de plusieurs pays à Palerme, consacrée à la préparation de la réunion des chefs d'État dans le cadre de la conférence internationale sur la crise libyenne, Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien, a affirmé, le mardi 13 novembre devant la presse, que le processus de pacification tarde à porter ses fruits car la Libye est «perturbée par beaucoup d'interventions extérieures avec agendas différents».
Tout en martelant que la solution à la crise de la Libye «doit émaner des acteurs libyens qui doivent s'approprier eux-mêmes le processus politique dans leur pays», le responsable algérien a souligné que cela «nécessite l'arrêt des interventions étrangères». «Chaque pays est en droit d'avoir ses propres ambitions en Libye, mais chacun doit admettre que la concrétisation de ces ambitions nécessite d'abord une Libye en paix, dans la préservation de son unité et de son intégrité», a-t-il encore soutenu en soulignant que «la volonté des Libyens doit être respectée afin qu'ils puissent eux-mêmes choisir leurs dirigeants et leur devenir».
S'exprimant sur le
processus de règlement de la crise libyenne et ses chances d'aboutir à des résultats palpables, M.Ouyahia a reconnu que «la tâche de dépasser ces contraintes n'est pas facile», tout en estimant qu'«elle reste possible si la communauté internationale s'unit autour de quelques points de consensus possibles». «Sauvons donc d'abord la Libye avec les Libyens et l'Onu», a-t-il suggéré en appelant à un soutien entier au plan des Nations unies dans le but d'unifier les vues et les actions des différents acteurs nationaux et internationaux.
En conclusion, Ahmed Ouyahia a réitéré par la même occasion «le rejet de toute intervention militaire en Libye qui ne fera que compliquer et aggraver la situation actuelle».
À cette réunion informelle restreinte qu'a présidée le président du conseil des ministres italien, Giuseppe Conte, ont participé les Présidents tunisien Béji Caïd Essebsi, égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, le président du Conseil européen Donald Tusk, le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian, et le représentant spécial du secrétaire général de l'Onu pour la Libye, Ghassan Salamé. Côté libyen, le président du Conseil présidentiel libyen Faiz Serraj et le maréchal Khalifa Haftar ont pris part à cette réunion.
La conférence internationale sur l'avenir de la Libye, en proie au chaos depuis 2011 suite à l'intervention de l'Otan à l'initiative de Nicolas Sarkozy, s'est ouverte lundi soir à Palerme et a pris fin mardi. Une dizaine de chefs d'État et de gouvernement ont participé à cette conférence, à laquelle ont été conviés une trentaine de pays dont l'Algérie, la Tunisie, l'Égypte, le Qatar, l'Arabie saoudite, la Turquie, le Maroc, la France, l'Allemagne, la Grèce et l'Espagne. L'Union européenne est représentée par le président du Conseil européen et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini. «La France souhaite le succès de cette conférence», a indiqué lundi le ministère français des Affaires étrangères.