Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a déclaré qu'en lançant son opération militaire en Libye, l'Otan avait triché avec les pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies.
«Qu'en dire aujourd'hui? Non seulement c'est une grossière erreur, mais avant tout un mensonge cynique de ceux qui convoitent le leadership moral et politique dans le monde. Un mensonge cynique à la table ronde du Conseil de sécurité de l'Onu aussi parce que ses décisions ont été altérées et violées», tandis qu'une coalition militaire s'est attribué les pouvoirs des Nations unies, a-t-il constaté.
Dmitri Medvedev a rappelé les sanctions qui avaient été introduites contre la Libye par le Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que l'instauration d'un embargo sur les armes et la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, ce qui était censé aider à arrêter les violences et à créer les conditions propices au développement, mais qui ne fut pas le cas.
Des manifestations de masse ont éclaté en Libye à la mi-février 2011 pour exiger la démission de Mouammar Kadhafi qui était au pouvoir depuis plus de 40 ans. Elles se sont rapidement muées en confrontation armée. Une zone d'exclusion aérienne a été mise en place par l'Onu le 17 mars 2011, ouvrant la voie à une éventuelle ingérence militaire dans ce pays africain. L'opération a été lancée le 19 mars par la Belgique, le Canada, le Danemark, l'Espagne, les États-Unis, la France, l'Italie, la Norvège et le Royaume-Uni.
L'existence même de l'État libyen est remise en question depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Déchirée par une lutte pour le pouvoir, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le gouvernement d'union nationale (GNA), issu d'un processus onusien et reconnu par la communauté internationale, installé dans la capitale, et un cabinet parallèle installé dans l'est du pays.