Expulsion de migrants vers le Niger: l’Algérie réagit aux allégations de l’Onu

L’Algérie va continuer à reconduire les migrants illégaux dans le respect de la dignité humaine et dans le cadre des conventions et du droit international. C’est ce qu’indique le communiqué du ministère des Affaires étrangères du pays daté du 10 octobre, réagissant aux propos du rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme de l’Onu.
Sputnik

Le ministère algérien des Affaires étrangères a vivement réagi le 10 octobre, dans un communiqué, aux propos de Felipe Gonzalez Morales, le rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme de l'Onu (HCR) sur les droits des migrants, accusant l'Algérie d'expulser à tout va les migrants sahariens et subsahariens vers le Niger.

«Le gouvernement algérien a pris connaissance avec étonnement du contenu de la conférence de presse de M. Felipe Gonzalez Morales, rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme sur les droits des migrants au terme de sa visite au Niger», a indiqué le communiqué du ministère. L'Algérie «rejette globalement et dans le détail les assertions de ce dernier qui non seulement outrepasse les limites de son mandat, mais prend pour vérités les allégations des personnes reconduites à la frontière pour séjour illégal», a-t-il encore affirmé.

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Tout en déclarant que l'Algérie ne ménagera aucun effort, en collaboration avec les pays d'origine et de transit, à lutter implacablement contre la traite humaine et les réseaux de passeurs, le communiqué a catégoriquement soutenu que «le gouvernement algérien souligne que les opérations de reconduite aux frontières des migrants illégaux vont se poursuivre». «Elles se dérouleront dans le respect de la dignité des personnes, en application des lois de la République, en conformité avec les dispositions des conventions internationales ratifiées et en application des accords bilatéraux de réadmission», a-t-il précisé.

Quant à la mission de l'Onu chargée de venir en aide aux migrants dans la région, «le gouvernement algérien a sollicité des explications du représentant de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dont le bureau au Niger a changé de vocation pour devenir un vecteur de propagande alimentant et entretenant depuis des mois une campagne de désinformation contre l'Algérie», a conclu le communiqué.

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Le 9 octobre, Felipe Gonzalez Morales avait écrit dans son rapport remis à l'Onu: «J'appelle le gouvernement algérien à cesser immédiatement les expulsions collectives de migrants [africains] vers le Niger». «Les migrants sont raflés à leurs domiciles en pleine nuit […] sans même avoir le temps de s'habiller, de prendre leurs affaires et leurs économies», a-t-il ajouté. Ils sont emmenés dans des postes de police, «battus» puis déportés par bus vers la frontière du Niger, où ils doivent marcher pour rejoindre la ville la plus proche, accuse encore le rapport, en précisant que parmi ces derniers, de nombreux migrants «vivaient et travaillaient depuis plusieurs années en Algérie, où leurs enfants étaient nés et scolarisés».

L'Algérie, selon les statistiques de l'OIM, a expulsé vers le Niger 35.600 Nigériens depuis 2014 — dont plus de 12.000 depuis le début de l'année 2018 — ainsi que plus de 8.000 migrants venus d'Afrique de l'Ouest depuis septembre 2017.

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