«Honte, barbarie, inquisition»: 100e jour de prison pour Vychinski en Ukraine

Le journaliste Kirill Vychinski est détenu en prison en Ukraine depuis 100 jours. Commentant cette situation, la rédactrice en chef de l'agence MIA Rossiya Segodnya, Margarita Simonian, et le directeur général de l’agence MIA Rossiya Segodnya, Dmitri Kisselev, ont formulé des questions pour l’Union européenne et Kiev.
Sputnik

L’Europe et l’Ukraine devraient répondre à plusieurs questions à l’occasion du 100e jour d’incarcération du journaliste Kirill Vychinski en Ukraine, a déclaré vendredi la rédactrice en chef de l’agence MIA Rossiya Segodnya, Margarita Simonian.

«Nous avons des questions à poser. À l’Ukraine: Croyez-vous vraiment que plus il y a de journalistes dans vos prisons, plus proches vous serez de l’avenir radieux européen? À l’Europe: êtes-vous au courant, avez-vous oublié, n’avez-vous pas remarqué, vous a-t-on interdit de voir [la situation des journalistes en Ukraine, ndlr] ou bien considérez-vous aussi qu’accuser à tort un journaliste de haute trahison est normal?», a indiqué Mme Simonian.

«Nous restons sur notre position initiale: Vychinski doit être libéré», déclare Gutiérrez
Elle a ajouté qu’elle n’avait «pas de questions à poser» aux États-Unis.

«Nous ne comprenons plus à qui on peut les poser aux États-Unis», a-t-elle précisé.

Le directeur général de MIA Rossiya Segodnya, Dmitri Kisselev, a pour sa part estimé que la justice ukrainienne traînait en longueur l’affaire de M.Vychinski, qui n’avait aucune chance au tribunal.

«Le fait que Kirill Vychinski a été mis derrière les barreaux uniquement parce qu’il a bien rempli son devoir de journaliste, montre la faiblesse du régime […]. Quelle honte, barbarie, inquisition», a noté M.Kisselev lors d’une conférence de presse consacrée à l’ouverture du festival Koktebel Jazz Party 2018.

Kirill Vychinski, chef de l’agence de presse RIA Novosti Ukraine, qui a la double nationalité russe et ukrainienne, a été arrêté le 15 mai dernier sous l'inculpation de haute trahison. Il risque une peine de 15 ans de prison. Quelques heures après son arrestation, des agents du Service de sécurité d'Ukraine (SBU) ont fait irruption dans les locaux abritant l'agence RIA Novosti Ukraine à Kiev. La perquisition a duré plus de huit heures. Le 17 mai, le tribunal de la ville ukrainienne de Kherson a prononcé la mise en détention provisoire de deux mois pour M.Vychinski. Ce même tribunal a ordonné en juillet la prolongation de sa détention jusqu’au 8 septembre.

Moscou n’espère plus que la situation du reporter Vychinski détenu en Ukraine s’améliore
Kiev refuse aux diplomates russes la possibilité de rencontrer le journaliste, arguant de sa double citoyenneté, russe et ukrainienne. Pendant une séance au tribunal, M.Vychinski a demandé l’assistance du Président Poutine, annonçant qu’il renoncerait à sa citoyenneté ukrainienne. Pour M.Poutine, la situation est «sans précédent». Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié l’arrestation du journaliste d’arbitraire et a envoyé deux notes de protestation à Kiev.

Les réseaux sociaux ont condamné la violation des droits des journalistes en Ukraine avec le hashtag #TruthNotTreason.

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