Dans sa politique de prévention de la radicalisation de ses ressortissants établis sur le territoire européen, Rabat entend demander à l'Union européenne de lui accorder la possibilité d'accéder au fichier de l'Office européen de police (Europol). C'est ce qu'a annoncé le 15 août Abdelhak Khiame, le directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), l'agence antiterroriste marocaine, dans un entretien avec l'agence de presse officielle espagnole EFE.
«Nous avons lancé une nouvelle stratégie pour surveiller les Marocains qui sont à l'étranger et, en fait, nous avons appelé nos homologues occidentaux à partager avec nous les données dont ils disposent», a déclaré le responsable antiterroriste marocain. «Je pense que la base de données de toutes les agences responsables de la sécurité en Europe comme Europol doit être partagée avec les pays d'Afrique du Nord, comme le Maroc», a-t-il ajouté.
Dans ce cadre, la députée européenne Rachida Dati, ancienne ministre française de la Justice, a appelé le 20 Juillet, dans une lettre adressée à la Commission européenne, à ouvrir des négociations avec Rabat pour mettre en place cet accord, soulignant que le Maroc est «un partenaire stratégique et essentiel de l'Union européenne».