À l'issue du second tour de l'élection présidentielle malienne, qui s'est tenu le 12 août, Soumaïla Cissé, le candidat de l'opposition face au Président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, a rejeté, le 13 août, les résultats du scrutin, avant même qu'ils soient rendus officiellement par la cour constitutionnelle, selon l'AFP.
«D'ores et déjà, nous (les) rejetons», a déclaré M.Cissé devant ses partisans. «J'en appelle à tous les Maliens à se lever […] nous n'accepterons pas la dictature de la fraude», a-t-il ajouté.
Dans le même cadre, Soumaïla Cissé a dénoncé l'arrestation, le 12 août, de six membres de son équipe de campagne «dont quatre Français, par les services de renseignement maliens qui ont saisi leurs ordinateurs et téléphones», selon l'AFP. «Pourquoi, si ce n'est pour cacher quelque chose?», a-t-il lancé.
S'exprimant sur ces arrestations, le ministre de la Sécurité publique, le général Salif Traoré, a déclaré que «ça n'a rien à voir avec le candidat Cissé, absolument rien à voir». «L'élection se fait, mais le travail de sécurité se fait aussi», a-t-il ajouté, en précisant qu'une enquête avait été «ouverte».
Ancien ministre des Finances âgé de 68 ans, Soumaïla Cissé accuse le pouvoir malien d'avoir «attaqué» et mis hors service «le système de comptabilisation électorale de l'opposition dans la nuit de dimanche à lundi», alors qu'il avait eu, selon lui, 51,93% des voix contre 47,53% pour le Président sortant.
Le 23 mai, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, les représentants des États-Unis, de l'Union européenne et de l'Union africaine ont considéré que l'accord de paix issu du processus d'Alger concernant la crise au Sahel était une plateforme efficace pour résoudre la crise dans cette région.
L'accord de paix au Mali, issu du processus d'Alger, a été signé en 2015 à Bamako entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Ce texte prévoit, entre autres, un retour à une vie politique démocratique par l'organisation d'élections libres.