Selon la radio, la ministre française de la Culture Françoise Nyssen a signé jeudi un décret à ce sujet.
Kirill Serebrennikov a réalisé six films, un documentaire, deux séries télévisées et plusieurs clips vidéo. Il est titulaire de nombreux prix nationaux et internationaux.
Son film Playing the victim (Jouer les victimes) a remporté le Grand Prix au Festival de Rome en 2006 et Betrayal a concouru pour un Lion d'or au Festival de Venise.
Un de ses autres films, Jour sans fin à Youriev (2008), a obtenu le Premier prix du jury des jeunes et le prix de la Fédération internationale des ciné-clubs au Festival international du film de Locarno.
En 2015 et en 2016, il a participé au célèbre Festival d'Avignon avec ses spectacles Les Idiots et Les Âmes mortes.
Son film Disciple (2016) a reçu au Festival de Cannes 2016 le prix François Chalais dans la section Un certain regard.
En 2018, le film Leto (L’été) de Kirill Serebrennikov a fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes.
L’ordre des Arts et des Lettres est une décoration honorifique française qui récompense «les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde».
Le réalisateur est assigné à résidence à Moscou depuis le 23 mai 2017 an dans le cadre d’une affaire sur le détournement de fonds. La justice russe accuse M.Serebrennikov et à la direction de son groupe de théâtre «Septième studio» d’avoir détourné 133 millions de roubles (1,8 million d’euros) qui ont été débloqués par le ministère russe de la Culture entre 2011 et 2014. Le délit dont il est inculpé est passible en Russie d'une peine pouvant aller jusqu'à dix ans de réclusion.
En septembre 2017, le Président russe Vladimir Poutine a commenté l'affaire pénale intentée contre M.Serebrennikov. Selon lui, il s’agit d’une enquête purement économique appelée à établir où sont allés les fonds alloués par l’État. M.Poutine a souligné que s'il y avait eu des divergences du point de vue créatif, aucune subvention ne lui aurait été accordée. «Si le pouvoir finance [un projet, ndlr], c'est que son attitude est au moins neutre», a précisé le Président.