Commentant l'arrestation du réalisateur et metteur en scène Kirill Serebrennikov, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué qu'il n'était pas question de «censure dans le domaine de l'art».
«En fait, je n'ai pas à le commenter, le Président ayant évoqué le sujet il y a à peine quelques jours. Le fait même de l'octroi de ressources budgétaires à la réalisation de ses projets prouve que personne ne se permet quelque censure que ce soit», a déclaré Sergueï Lavrov à l'issue de négociations avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian, en visite à Moscou ce vendredi.
Sergueï Lavrov a ajouté qu'il y avait des questions sur la dépense des fonds publics qui ont été octroyés à Kirill Serebrennikov.
«Et ce dossier-là, il ne relève pas de moi, mais des structures chargées d'y veiller en conformité avec la législation de notre pays», a-t-il fait remarquer.
Paris s'est dit préoccupé par l'arrestation de Kirill Serebrennikov en la qualifiant de violation de la liberté de création.
«Nous sommes soucieux de la situation de ce metteur en scène qui a beaucoup contribué à la coopération culturelle entre nos deux pays», a noté de son côté Jean-Yves Le Drian après son entretien avec Sergueï Lavrov.
«L'assignation à résidence, qui a été confirmée en appel lundi dernier, nous alarme et nous amène à regretter publiquement l'impact de cette affaire sur la liberté d'expression de la création artistique en Russie», a-t-il indiqué.
Le Président russe Vladimir Poutine a commenté l'affaire pénale intentée contre le réalisateur et metteur en scène Kirill Serebrennikov en précisant notamment les sommes qui lui avaient été accordées. «Car Serebrennikov s'est vu allouer des fonds publics», a-t-il rappelé, en soulignant que s'il y avait eu des contradictions du point de vue créatif aucune subvention ne lui aurait été accordée par l'État. «Si le pouvoir finance [un projet, ndlr], c'est que son attitude est au moins neutre», a-t-il précisé.