Précisément, le ministre des Affaires étrangères de 2012 à 2016 et actuel président du Conseil constitutionnel, a fait valoir qu'«aucun élément d'information» ne lui était parvenu concernant le maintien en Syrie de Lafarge au prix d'arrangements financiers avec des groupes armés dont l'organisation terroriste Daech*, peut-on juger par son audition dévoilée par Le Monde à laquelle l'AFP a eu accès.
«Si la question est de déterminer si je savais ou non qu'il y avait une usine Lafarge en Syrie, je n'ai pas de souvenir précis», a déclaré l'ex-ministre. «Je n'ai jamais été saisi d'une question concernant Lafarge, je suis catégorique».
L'enquête concerne les conditions dans lesquelles l'entreprise, absorbée depuis par le suisse Holcim, a maintenu en activité son usine de Jalabiya en 2013 et 2014 dans une région du nord de la Syrie sous contrôle du groupe Daech*.
L'ex-PDG de la société, Bruno Lafont, et sept anciens dirigeants et cadres de Lafarge ont été également mis en examen.
*Organisation terroriste interdite en Russie.