Maroc: après les leaders des protestations du rif, un journaliste écope de 3 ans de prison

La Cour d’appel de Casablanca a condamné à 3 ans de prison ferme le journaliste Hamid Elmahdaouy, arrêté dans le cadre de l’affaire du mouvement social du rif (2016-2017) pour non dénonciation d’atteinte à la sûreté de l’État. Avant lui, le 26 juin, quatre leaders du même mouvement ont aussi écopé d’une peine d’emprisonnement, mais de vingt années.
Sputnik

Le journaliste marocain Hamid Elmahdaouy, directeur du site d'information Badil.info, arrêté et jugé dans le cadre de l'affaire du mouvement de protestation sociale Hirak dans la région du rif marocain (2016-2017), a été condamné le 28 juin 2018 par la Cour d'appel de Casablanca à trois ans de prison ferme et au versement d'une amende de 3.000 dirhams (environ 270 euros).

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Répondant du chef d'accusation de non dénonciation d'atteinte à la sûreté de l'État, le journaliste a été arrêté le 20 juillet 2017 sur ordre du procureur du tribunal de première instance de la ville d'Al Hoceima, après l'avoir soupçonné de «perpétrer des actes illégaux, consistant essentiellement à inciter des individus à commettre des délits par des discours et des cris dans des lieux publics, les inviter à participer à une manifestation interdite et à contribuer à son organisation», selon le site d'information H24Info, dans son édition du même jour.

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Selon un communiqué du procureur général de la Cour d'appel d'Al Hoceima datant du 20 juillet 2017 et cité par le même site d'information, les services de police judiciaire ont informé le parquet général que le prévenu avait «pris la parole sur la place Mohammed VI au milieu d'un groupe d'individus, les incitant à sortir manifester malgré la décision d'interdiction émise par les autorités compétentes». L'enquête judiciaire en cours avec l'intéressé et porte sur des actes qui n'«ont aucun rapport avec le travail journalistique», a précisé le même communiqué.

Hamid El Elmahdaouy a été arrêté dans l'après-midi du jeudi 20 juillet à Al Hoceima, après avoir tenu une tribune publique, selon H24Info.

Cependant, le journalise a toujours clamé son innocence face aux faits qui lui sont reprochés.

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​Le 26 juin au soir, le tribunal de Casablanca a rendu son verdict concernant les meneurs du mouvement Hirak, né en octobre 2016 dans la région du rif au Maroc, après la mort d'un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordures. Nasser Zefzafi, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid ont tous écopé d'une peine de 20 ans d'emprisonnement ferme pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'État». Un chef d'accusation qui aurait pu leur valoir la peine de mort, selon la loi marocaine. Les revendications de la jeunesse rifaine ne sortent pas de l'ordinaire. Ils veulent un hôpital, une université, des écoles, des mesures de justice sociale et des emplois.

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De nombreux Marocains se sont réunis, le 26 juin, sur une plage de la ville de Saïdia située dans la région du rif et frontalière de l'Algérie, «pour dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent et menacer, pour l'occasion, de demander l'asile de l'autre côté de la frontière si jamais leurs doléances ne sont pas prises en charge», écrit le site Algérie Focus. Brandissant le drapeau marocain, les manifestants n'ont pas mâché leurs mots en évoquant carrément «l'option d'un suicide collectif si toutes les portes étaient fermées face à eux, y compris l'option de rentrer en Algérie», précise le site.

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