Que cachent les attaques contre l’Algérie sur la question des migrants?

L’Algérie inflige des traitements inhumains aux migrants d’Afrique saharienne et subsaharienne. C’est ce qu’a révélé une enquête d’Associated Press diffusée ce 25 juin par Al Jazeera. Alger a réfuté ces accusations et affirme qu’elles sont motivées par son refus de voir son territoire devenir «un centre de rétention» au service de l’UE.
Sputnik

L'Algérie essuie une fois encore des attaques concernant les mauvais traitements qu'elle inflige aux migrants sahariens et subsahariens qui essaient de traverser son territoire pour se rendre en Europe. C'est ce qui ressort d'un reportage réalisé par Associated Press et diffusé par Al Jazeera ce 25 juin.

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«Durant les quatorze mois écoulés, l'Algérie a abandonné plus de 13.000 migrants dans le désert du Sahara. Parmi eux se trouvent des femmes enceintes et des enfants», soutient l'agence américaine ajoutant que «ces personnes sont forcées, parfois sous la menace d'armes, de marcher sous un soleil brûlant sans aucune assistance, ni eau ni nourriture». Selon cette même source, citant des témoignages, «plusieurs personnes sont mortes alors que d'autres ont disparu durant cette traversée du désert».

«Je n'ai jamais vu des expulsions comme celles dont je suis témoin en ce moment. Ils arrivent par milliers», a déclaré dans ce reportage Alhoussan Adouwal, employé de l'Organisation internationale pour les migrants (OIM) qui est présente à Assamaka, ville frontalière entre l'Algérie et le Niger.

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Le 21 juin, lors de l'ouverture à Zéralda de la 5e session du Conseil national du parti Rassemblement national démocratique (RND), le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a réfuté ces accusations. «Parce que l'Algérie n'accepte pas d'être un centre de rétention des migrants africains au bénéfice de l'Europe, elle est la cible d'attaques d'organisations extérieures qui osent même l'accuser de racisme», a déclaré le Premier ministre selon l'APS.

Cette déclaration a été faite le même jour où Reuters rappelait que la question de la création de «plates-formes régionales» de gestion des réfugiés et des migrants serait discutée au sommet des chefs d'État et de gouvernements européens, qui allait se tenir trois jours plus tard à Bruxelles.

Mardi dernier, Emmanuel Macron et Angela Merkel, écrit le journal Libération dans son édition du 25 juin, avaient annoncé la création de «"centres" en Afrique du Nord sous contrôle de l'ONU, afin de trier sur place entre ceux qui pourront faire leur demande d'asile et les autres».

A en croire le Premier ministre algérien, c'est le fait que l'Algérie refuse d'accepter que des camps de réfugiés soient créés sur son sol, comme le souhaitent les dirigeants européens, qui a déclenché cette vague de critiques à son égard.

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Pour mémoire, la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) Ravina Shamdasani a mis les autorités algériennes en garde contre «les expulsions collectives de migrants particulièrement en provenance de pays d'Afrique subsaharienne» et les mauvais traitements qu'ils subissent.

L'Algérie a fustigé les propos «inacceptables» tenus par la porte-parole du HCDH sur les conditions des migrants séjournant illégalement dans le pays. «Le Représentant permanent de l'Algérie à Genève a été instruit pour exprimer au Bureau du Haut-commissaire des droits de l'Homme la vive désapprobation des autorités algériennes des propos inacceptables tenus par sa porte-parole et demander des clarifications sur les raisons l'ayant conduite à faire avec une aussi insoutenable légèreté un tel procès d'intention à l'Algérie», a annoncé le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué, le 27 mai.

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