«Le premier argument [de Londres est que] la Russie l’a toujours fait, que les opérations visant à éliminer des personnes à l’étranger étaient propres à son histoire et à sa culture. Nous avons fourni assez d’informations historiques à ce sujet. Et ces informations prouvent que les services secrets britanniques ont eu recours à cette pratique le plus au monde. En plus, ils ont toujours cherché, et très souvent réussi, à faire porter leurs crimes sur les autres», a indiqué Mme Zakharova à la chaîne de télévision Rossiya 1.
La deuxième accusation avancée par Londres portait sur le poison. Les autorités britanniques affirment que l’ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été intoxiqués à Salisbury le 4 mars dernier par l'agent innervant A-234 prétendument baptisé Novitchok, qui aurait été conçu en URSS et fabriqué en Russie.
«Nous avons prouvé que ce n’était pas vrai et qu’en plus, de nombreux chercheurs soviétiques avaient sortis de notre pays. D’autres sont partis de leur plein gré aux États-Unis sur l’invitation des services secrets occidentaux pour s’y livrer à la conception de Novitchok. Nous sommes allés plus loin en indiquant qu’au moins 20 pays de l’espace Atlantique-Nord avaient récemment mené des travaux de mise au point de cet agent. Parmi ces pays, on trouve la Suède et la République tchèque. Trois ou quatre semaines plus tard, ces informations se sont confirmées», a ajouté la porte-parole.
Début mai, le Président tchèque Milos Zeman a reconnu qu’un agent du groupe Novitchok avait été produit et stocké dans son pays. Selon Mme Zakharova, la République tchèque, qui dispose des résultats de ces travaux, joue le même rôle au sein de l’Otan. Mais l’Alliance essaie de cacher cette histoire.
«Si Washington s’est immédiatement solidarisé avec Londres, s’il a soutenu ses accusations alors qu’il savait que Prague avait étudié le Novitchok même en 2017, c’était donc une tromperie que nous avons démasquée», a noté Maria Zakharova.
«Les laboratoires britanniques ont eux-mêmes infirmé cette déclaration», a conclu la porte-parole.
Le ministère russe des Affaires étrangères estime qu’au moins 20 pays occidentaux pouvaient être impliqués dans la fabrication de l’agent qu’ils appellent «Novitchok». Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé la campagne antirusse menée par Londres.
Ioulia Skripal a quitté l’hôpital le 10 avril dernier et son père le 18 mai. Mais les autorités britanniques n’ont pas informé Moscou du sort de ces deux ressortissants russes. Les diplomates russes ont tout appris des journaux.