Les sanctions des USA contre le Hezbollah, l’arbre qui cache la forêt des vraies raisons

Le 16 mai 2018, les USA ont annoncé des sanctions contre des dirigeants du Hezbollah. Celles-ci sont liées à la crise entre Téhéran et Washington, aux résultats des législatives au Liban, à la riposte de la Syrie contre des sites israéliens sur le Golan et au plan du «deal du siècle», a déclaré un expert libanais dans un entretien avec Sputnik.
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Les sanctions que les États-Unis ont imposées, le 16 mai, au dirigeant du mouvement chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, et à son adjoint cheikh Naïm Kacim, interviennent dans le contexte des tensions entre les USA et l'Iran, de la réplique de l'armée gouvernementale syrienne contre des sites militaires israéliens sur le Golan et de la formation à venir du nouveau gouvernement libanais, a affirmé à Sputnik, Nidal al-Saba, analyste politique libanais.

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«La décision américaine d'imposer des sanctions contre le Hezbollah ne peut être dissociée de la situation tendue entre l'Iran et les USA après la sortie de ces derniers de l'accord sur le nucléaire», a déclaré l'expert. «Il y a des raisons qui poussent l'administration américaine à agir de la sorte. La première est la riposte syrienne contre Israël en ciblant des sites militaires sur le Golan, et que Tel-Aviv impute à Téhéran», a expliqué l'interlocuteur de l'agence. «La deuxième raison est la victoire écrasante du Hezbollah et de ses alliés aux dernières élections législatives libanaises, qui lui donne la possibilité de participer au prochain gouvernement sous la direction de Saad Hariri, chose que les États-Unis ne souhaitent pas voir et qu'ils essayent de bloquer avec leurs sanctions», a-t-il ajouté.

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La décision américaine compliquera la tâche de Saad Hariri qui doit former le prochain gouvernement libanais. En effet, écarter le Hezbollah de la nouvelle équipe exécutive, explique l'analyste, poussera le parlement à ne pas lui accorder sa confiance. Ce qui transformera le gouvernement «en instance chargée d'expédier les affaires courantes et fera plonger le Liban dans une crise de vide institutionnelle».

Pour l'expert, le dernier discours du leader du Hezbollah, le 14 mai, à l'occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de la mort du Commandant du mouvement Sayed Moustafa Badreddine, est la troisième raison qui a motivé la décision des USA. «Dans son dernier discours, Hassan Nasrallah a attaqué le plan américain du "deal du siècle" et a mis en garde l'Autorité palestinienne et son chef Mahmoud Abbas contre l'erreur d'accepter la solution américano-israélienne», a affirmé M. al-Saba, en ajoutant que «l'administration américaine fait tout son possible pour créer les conditions pouvant aider Mahmoud Abbas à accepter son plan et à le faire passer auprès de son opinion publique».

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Le 8 mai, le Président américain Donald Trump a annoncé qu'il désengageait son pays de l'accord nucléaire avec l'Iran signé par son prédécesseur Barack Obama. Le chef de la Maison-Blanche a également déclaré rétablir des sanctions contre la République islamique.

Après le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, le 14 mai, l'ancien Premier ministre qatari, de 2007 à 2013, Hamad ben Jassem al-Thani, a estimé le 15 mai, sur son compte Twitter, que le plan américain de résolution du conflit palestinien baptisé «Deal du siècle» serait en train d'être mis en œuvre avec la complicité «de grands pays arabes».

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