Poutine explique en quoi le gaz russe est plus intéressant que celui des USA

Le gazoduc Nord Stream 2 a été au centre des discussions entre le Président russe et la chancelière allemande ce vendredi. La veille, une responsable américaine a évoqué de possibles sanctions de Washington contre ce projet. Selon Vladimir Poutine, cela s’inscrit dans la logique de protection des intérêts du business américain.
Sputnik

La Russie considère le projet Nord Stream 2 comme étant purement économique, a annoncé Vladimir Poutine à l'issue de ses négociations avec Angela Merkel vendredi à Sotchi. Selon lui, l'opposition des États-Unis à ce projet s'explique par leur désir de faire le lit du gaz naturel liquéfié américain qui est «de 25 à 30% plus cher que le gaz russe acheminé par des gazoducs».

«La Russie a toujours considéré Nord Stream 2 comme un projet purement économique indépendant de n'importe quel processus politique […] La position américaine sur Nord Stream 2 est connu depuis longtemps […] Il [Donald Trump] défend les intérêts du business américain», a déclaré le Président russe.

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Angela Merkel a, quant à elle, évoqué la question du transit ukrainien.

«Nous considérons Nord Stream 2 comme un projet commercial ayant toutefois d'autres éléments. C'est pourquoi il faut penser à des garanties pour l'Ukraine», a-t-elle soutenu.

Vladimir Poutine a assuré que le transit du gaz russe vers l'Europe par le territoire ukrainien serait maintenu après le lancement de ce nouveau gazoduc si ces livraisons étaient économiquement viables. Il a également souligné que ce projet était ouvert à tous les pays.

D'après le Président russe, Nord Stream 2 permettra non seulement de satisfaire la demande allemande mais aussi de compenser la réduction de la production du gaz en Norvège et au Royaume-Uni.

Le gazoduc Nord Stream 2 traversera la mer Baltique, reliant les fournisseurs russes aux consommateurs européens sur plus de 1.200 km. Le pipeline aura une capacité de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Le projet a un coût estimé à près de 10 milliards d'euros. Les partenaires de Gazprom dans le projet sont Engie, OMV, Shell et deux sociétés allemandes, BASF et Uniper.

Sandra Oudkirk, l'assistante adjointe du secrétaire d'État américain, citée par Bloomberg, avait déclaré jeudi que les États-Unis avaient considéré la possibilité d'introduire des sanctions contre le projet Nord Stream 2, en soulignant qu'il mettrait en péril la sécurité énergétique européenne.

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