Un possible renoncement de Berlin au projet Nord Stream 2 ne garantira pas une augmentation des importations de gaz liquéfié américain en Allemagne, a déclaré Peter Altmaier, ministre de l'Économie et de l'Énergie du pays, dans une interview pour la chaîne nationale ARD.
«Les États-Unis sont en quête de débouchés. Nous le comprenons et nous sommes prêts à garantir que ce gaz rejoindra l'Allemagne plus facilement. Mais pour l'heure, il est beaucoup plus cher que le gaz acheminé par les gazoducs», a-t-il précisé.
Auparavant, Sandra Oudkirk, l'assistante adjointe du secrétaire d'État américain, citée par Bloomberg, avait déclaré que les États-Unis avaient considéré la possibilité d'introduire des sanctions contre le projet Nord Stream 2, en soulignant qu'il mettrait en péril la sécurité énergétique européenne.
«Nous utiliserons toutes nos capacités de persuasion. Nous serons ravis si ce projet ne voit pas le jour», a-t-elle déclaré jeudi.
Dans le même temps, elle a réfuté l'affirmation selon laquelle Washington s'opposait à la construction de ce gazoduc afin de faire le lit à son gaz naturel liquéfié.
Fin mars, l'Allemagne a donné son feu vert pour la construction et l'exploitation du gazoduc dans sa zone économique exclusive. Auparavant, Angela Merkel avait déclaré que son pays avait considéré Nord Stream 2 comme un projet économique qui ne constituerait pas «une menace à la diversification des livraisons».
Le gazoduc Nord Stream 2 traversera la mer Baltique, reliant les fournisseurs russes aux consommateurs européens sur plus de 1.200 km. Le pipeline aura une capacité de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Le projet a un coût estimé à près de 10 milliards d'euros. Les partenaires de Gazprom dans le projet sont Engie, OMV, Shell et deux sociétés allemandes, BASF et Uniper.