Téhéran estime que Rabat n'a pour l'heure apporté aucune preuve à l'appui des accusations qui ont motivé sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran. Sa position actuelle porte préjudice au monde musulman et contribue à distraire son attention de la cause palestinienne, a déclaré aujourd'hui à la presse, Bahram Qssemai, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
«Après la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran sans raison valable, les responsables marocains essayent maintenant de convaincre l'opinion publique du bien-fondé de leur décision», a déclaré le responsable iranien, ajoutant que «c'est la raison pour laquelle ils multiplient en ce moment les rencontres et les interviews pour justifier leur politique [envers l'Iran, ndlr]».
Commentant les accusations marocaines relatives à l'implication de l'Iran, via son ambassade à Alger, dans une opération de livraison d'armes du Hezbollah au Front Polisario, M. Qassemi a déclaré «qu'il semble que les responsables marocains pensent qu'en répétant sans cesse leurs accusations à l'encontre de l'Iran, ils finiront par convaincre l'opinion publique de la justesse de leurs allégations». «Seulement nous leur rappelons que l'opinion publique internationale est devenue difficile à manipuler, elle ne croit pas les allégations mensongères», a-t-il souligné.
D'après le diplomate, la position du royaume vis-à-vis de ce dossier n'a jamais changé. «Le Maroc considère les activités nucléaires iraniennes comme un danger pour la région, l'accord signé en 2015 n'est pas parfait; au contraire, il contient beaucoup de lacunes et d'insuffisances.»
Après la décision de Rabat de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, la Ligue des États arabes a déclaré être solidaire du Maroc.
Une semaine plus tard, le 8 mai, Donald Trump a annoncé qu'il retirait son pays de l'accord signé à Vienne en juillet 2015, en vertu duquel l'Iran a accepté de brider son programme nucléaire en s'engageant à ne jamais chercher à obtenir la bombe atomique en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales visant la République islamique.