Livraison d’armes au Polisario via Alger: l’Algérie commente les accusations du Maroc

L’Algérie a rejeté en bloc, le 2 mai, les allégations marocaines concernant son «rôle occulte» dans la livraison d’armes au Front Polisario par le Hezbollah, via l’ambassade iranienne à Alger «contre la sécurité nationale du royaume», suite à la décision de Rabat de rompre ses relations avec Téhéran.
Sputnik

Le ministère algérien des Affaires étrangères a catégoriquement réfuté, le 2 mai, les allégations marocaines concernant «une implication directe de l'Algérie» dans une supposée opération de livraison d'armes du mouvement chiite libanais, le Hezbollah, au Front Polisario, qui aurait transité par l'Ambassade d'Iran à Alger, a affirmé le porte-parole du ministère, Abdelaziz Benali Cherif, dans une déclaration à l'Agence presse Algérie (APS).

«L'ambassadeur du Royaume du Maroc a été reçu, ce jour, par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères qui lui a fait part du rejet par les autorités algériennes des propos totalement infondés mettant indirectement en cause l'Algérie, tenus par son ministre des Affaires étrangères à l'occasion de l'annonce par ce dernier de la rupture des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et la République Islamique d'Iran», a déclaré le responsable algérien à l'APS.

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Dans un communiqué du ministère marocain des affaires étrangères publié le 2 mai par l'Agence marocaine de presse (MAP), il est indiqué que Rabat «comprend l'embarras de l'Algérie, dans son besoin d'exprimer sa solidarité avec ses alliés du Hezbollah, de l'Iran et du Polisario et sa tentative de nier son rôle occulte dans cette action contre la sécurité nationale du royaume». Ainsi, Alger est directement pointé d'un doigt accusateur par Rabat quant à son implication dans cette prétendue opération de déstabilisation du Maroc.

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Il est à noter qu'après l'annonce marocaine de rompre ses relations avec l'Iran, Rabat a tout de suite reçu le soutien de quatre monarchies du Golfe. L'Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont annoncé se tenir aux côtés du Maroc contre «tout ce qui menace sa sécurité, sa stabilité et son intégrité territoriale». Ceci a fait dire au journal l'Expression, dans son édition de jeudi, que ces sorties interviennent dans ces pays du Golfe, tout comme, d'ailleurs, en Israël et au Maroc «au lendemain de la visite du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, motivée par la demande expresse du président Donald Trump "d'énormément plus d'argent" pour l'engagement des forces américaines en Syrie, d'une part, et la préparation de l'opinion internationale à la décision sur le nucléaire iranien qui interviendra le 12 mai prochain, d'autre part». Il y a là tous les ingrédients d'un plan hâtivement «réfléchi», écrit le journal, dont Rabat voudrait profiter «au moment où sa posture dans la question sahraouie est devenue intenable au niveau du Conseil de sécurité de l'Onu qui lui a intimé l'ordre d'ouvrir des "négociations sans conditions avec le Polisario" et de rendre compte, d'ici octobre, de sa bonne volonté quant au respect du processus onusien représenté par la Minurso».

Le 1er mai, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a annoncé la rupture des relations avec Téhéran. Des «preuves irréfutables» et des «données très précises» démontrent, selon Rabat, le soutien miliaire dont aurait bénéficié le Front Polisario, à travers le Hezbollah, mouvement chiite libanais allié de Téhéran, et l'implication de l'ambassade de Téhéran à Alger pour livrer des armes de pointe, notamment des missiles Sam 9, Sam 11 et Strella.

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Ce n'est pas la première fois que le Maroc rompt ses relations diplomatiques avec l'Iran. En 2009, Rabat a rompu ses relations avec Téhéran au moment où ce dernier était cloué au pilori international à cause de son programme nucléaire. Le dégel des relations s'opéra à partir de 2015, avec la nomination d'un ambassadeur iranien à Rabat, suivi quelques mois plus tard de la nomination d'un ambassadeur marocain à Téhéran. Une reprise concomitante au retour de l'Iran sur la scène internationale, après la signature d'un accord sur le nucléaire en 2015. La nouvelle rupture des relations intervient alors que le ton monte contre «le régime des Mollahs» du côté de la nouvelle administration américaine, qui entend remettre en cause l'accord sur le nucléaire iranien.

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