La Journée nationale de l'ADN, fêtée annuellement le 25 avril, commémore le jour où James Watson, Francis Crick, Maurice Wilkins, Rosalind Franklin et ses collègues ont publié des articles dans la revue Nature sur la structure de l'ADN. Néanmoins, pour certains, la génétique peut apporter des surprises choquantes… L'analyse de deux sociologues de l'Université de Californie a ouvert une fenêtre intéressante sur le fonctionnement des groupes extrémistes américains. Joan Donovan et Aaron Panofsky ont analysé la réaction des nationalistes blancs aux résultats de leurs tests génétiques pour réaffirmer leur ascendance et leur identité imaginées ou supposées, raconte IFL Science.
Les utilisateurs du forum ont parfois tenté d'utiliser l'ancienne «ascendance non blanche» des individus comme excuse pour expulser des gens de cette communauté en ligne. Après qu'une personne a révélé qu'elle était à «61% européen», une autre a répondu: «Je vous ai préparé une boisson. C'est de l'eau pure à 61%. Le reste, c'est du cyanure de potassium… Le cyanure n'est pas de l'eau et VOUS n'êtes pas blanc.»
Nombreux ont été ceux qui ont dénoncé les résultats de ces tests génétiques comme étant de la «science poubelle» qui permettrait aux juifs de déraciner et de rendre dubitatifs les jeunes blancs. Après la découverte de leurs origines noires, les nationalistes ont multiplié les tests génétiques afin de contester les premiers résultats.
Un tiers des personnes partageant leurs résultats en étaient satisfaites. «Du sang bien pur», a écrit alors un internaute en dévoilant les siens.
«J'ai été surpris qu'il n'y avait pas plus d'allemand. Évidemment, le Y-ADN a dit "nordique" et ça revient à la tribu Cimbri, qui s'est installée au Danemark».
«Ce que les tests ADN font est d'établir toute une nouvelle infrastructure permettant aux racistes de doter leurs théories sans fondement d'un imprimatur scientifique de haute technologie et de se convaincre mutuellement des mythes qui les mobilisent en tant que groupe social», déclarent les chercheurs.
Les auteurs de l'étude se sont déclarés pessimistes, craignant que la science génétique soit impuissante pour faire changer d'idée les racistes.