Frappes contre la Syrie: «Les missiles ont tout touché sauf les marchés»

Les participants directs aux frappes de missiles contre la Syrie samedi dernier et les spécialistes divergent encore quant à l'efficacité et les objectifs de cette opération militaire étrange.
Sputnik

Cependant, on peut affirmer dès à présent que ces frappes n'ont pas particulièrement impressionné les marchés boursiers en fin de compte: «Les missiles ont touché tout sauf le marché», déclare Piotr Pouchkarev, analyste en chef de TeleTrade, écrit mercredi 18 avril le site d'information Vestifinance.ru.

Conflit commercial Chine-USA: Pékin aurait un plan de crise
Les deux jours entre samedi et lundi ont suffi aux investisseurs pour analyser les résultats, après quoi les bourses mondiales ont poussé un soupir de soulagement en ouvrant la semaine par une augmentation sur les principaux indices et actifs. L'indice américain du grand marché S&P500 a même renouvelé son maximum depuis le 27 mars en surmontant la barre de résistance infranchissable de 2670 points au cours des deux dernières semaines. Les indices français et américains se sentent en confiance en affichant des fluctuations insignifiantes autour du maximum des deux derniers mois. L'or a reculé de son pic annuel récent de 1.365 dollars l'once au niveau plus habituel de ces derniers temps autour de 1.345 dollars l'once.

La situation sur le marché de change international n'a pas changé après les bombardements de la Syrie: le dollar n'y était déjà pas populaire. Après une légère augmentation début avril la devise américaine diminue à nouveau ces deux dernières semaines: le cours EUR/USD a franchi aujourd'hui le maximum de la semaine dernière et affiche 1,24, GBP/USD vient de renouveler son record de l'année de janvier et affiche presque 1,44, autrement dit-il est très proche du niveau «pré-Brexit».

L'or reprend au Bitcoin le titre d'actif sûr
A moyen terme, depuis le début de 2017 le dollar a déjà perdu dans le panier des monnaies plus de 10% à cause des «guerres monétaires» et un reflux d'une partie du capital stocké en dollars vers d'autres devises et actifs sur fond d'une hausse relativement lente des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) par rapport aux attentes surestimées depuis 2015.

En Russie le dollar est déjà revenu à 60,5-61,5 roubles, c'est-à-dire un niveau plutôt raisonnable après avoir effrayé plus d'un par un pic à presque 65 roubles une semaine plus tôt, immédiatement après les sanctions décrétées.

Menacer de la Troisième guerre mondiale ferait-il partie de la stratégie de Trump?
Pour finir, le résultat de l'opération des USA, du Royaume-Uni et de la France paraît absurde et étranger sur le plan politique et militaire, mais peut-être que c'était précisément le but? Montrer à la partie belliqueuse de l'establishment la détermination et que «Trump n'est pas un agent du Kremlin».

L'objectif consistait à montrer aux électeurs avant les élections au congrès la détermination à «défendre les principes démocratiques» à travers le monde, la «force de l'Amérique» et l'intolérance envers les «dictateurs» et les «monstres» pour lequel ils font passer Bachar el-Assad. Montrer à la Russie, à l'Iran, ainsi qu'à la Chine, qui les a soutenus au Conseil de sécurité des Nations unies, leur place dans le «monde multipolaire» et intimider les autorités syriennes. Tout en tirant les stocks de Tomahawk fabriqués il y a 40 ans et obtenir de nouveaux budgets militaires. Et ensuite, éventuellement, partir tout de même «victorieusement» de Syrie et de cesser de soutenir les groupes armés qui sont de toute façon pratiquement achevés et condamnés.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

Discuter