L'espionnage industriel chinois a considérablement reculé ces derniers mois, mais le rachat par Pékin d'entreprises allemandes de technologie de pointe s'intensifie, a constaté Hans-Georg Maassen, chef de l'Agence du contre-espionnage et de la sécurité intérieure allemande (BfD). Selon lui, en achetant notamment le fleuron de la robotique allemande Kuka, les Chinois ont compris qu'ils pouvaient utiliser des méthodes légales.
Le ministère allemand de l'Économie constate que le volume des fusions-acquisitions d'entreprises allemandes par la Chine s'élève à présent à 14 milliards de dollars, alors qu'en 2015 ce chiffre ne dépassait pas les 530 millions de dollars. M.Maassen parle même de menaces pour la sécurité de l'Union européenne.
«Les compagnies occidentales acceptent volontiers des investissements chinois. […] Cela signifie que les offres de la Chine sont très attrayantes et s'inscrivent bien dans la logique des rapports de marché», a relevé Liu Ying, chercheur auprès de l'Institut financier Chunyang de l'Université populaire de Chine, dans un entretien accordé à Sputnik.
Et d'ajouter que le monde des affaires ne se nuirait jamais à lui-même.
«En réalité, il n'y a rien d'étonnant dans cette situation. Ce ne sont en fait que d'étroites relations commerciales saines entre la Chine et l'Allemagne qui ne sont en aucun rapport avec l'espionnage industriel», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'expliquer que le rachat par des compagnies chinoises de leurs partenaires allemands profitait aussi aux Allemands qui recevaient entre autres de l'argent.
«Qui plus est, les entreprises allemandes obtiennent ainsi la possibilité d'accéder au marché chinois en plein essor […] Somme toute, cela devient un nouveau point de croissance de l'économie allemande», a souligné M.Liu.
Selon ce dernier, l'union des capacités des deux puissances industrielles ne fait que profiter à la croissance économique aussi bien de la Chine que de l'Allemagne.
«Cela n'a absolument aucun effet négatif», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.