La demande de la société productrice d'appareils ménagers chinoise Midea de prise de participation majoritaire dans l'entreprise allemande Kuka n'a pas tardé à susciter de vifs débats. Le ministre allemand de l'Economie et de l'Energie Sigmar Gabriel a ainsi dû freiner les ardeurs des mécontents, qui voulaient changer les lois pour bloquer l'accord.
La société Kuka, qui fait partie du trio des plus grands producteurs de robots industriels dans le monde, constitue un élément très important de l'industrie du pays. L'approbation d'une loi ou d'amendements afin d'éviter son éventuelle absorption par Midea serait une démarche entièrement anti-chinoise de la part de l'Allemagne vu que les deux pays sont d'importants partenaires stratégiques et économiques en Europe et en Asie.
"La situation, selon les experts, est grave", a affirmé dans un entretien à Sputnik le dirigeant du Centre des études germaniques de l'Institut de l'Europe de l'Académie des sciences de Russie Vladislav Belov. "On force le ministre de l'Economie et de l'Energie à prendre le contrôle de l'accord, à embrayer sur le fait qu'il concerne ou non les intérêts de la sécurité économique en Allemagne. Le cas échéant, si les risques sont identifiés, on veut interdire l'accord".
Certains affirment que l'accord ne sera pas transparent en termes de stratégie de développement et que l'investisseur chinois pourrait s'impliquer dans la stratégie. Curieusement, les actionnaires de Kuka souhaitent qu'apparaisse un investisseur stratégique qui assurera les investissements appropriés pour la poursuite du développement.
Les experts ne se souviennent pas de telles tensions par le passé. Les représentants des partis de la coalition au pouvoir s'accordent sur le fait que la prise de contrôle de Kuka par les Chinois n'est pas souhaitable. En particulier, le ministre de l'Economie et de l'Energie se réjouirait d'une proposition alternative de la part d'une entreprise européenne, s'il y en avait une. Mais la réalité est telle qu'il n'y pas d'autres propositions.
La Chine est prête à payer 5 milliards de dollars pour acheter le producteur de robots allemand, lit-on dans The Wall Street Journal. Midea est déterminé à payer 115 euros par action de Kuka, soit beaucoup plus que leur cotation en bourse.