Le ministre algérien des Affaires étrangères prévient de l’impact des frappes en Syrie

«Les interventions militaires en violation du droit international» sont la cause du développement du terrorisme dans le monde, et «les bombardements ne sont pas une solution» pour résoudre la crise syrienne, a déclaré Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères, le 11 avril 2018, au cours d’une conférence à l’Ifri, à Paris.
Sputnik

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Les guerres qui ont été menées contre des pays comme l'Irak, la Libye et la Syrie, en violation du droit et de la légalité internationale, sont à l'origine du développement du terrorisme dans le monde, a expliqué Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères, le 11 avril 2018, lors d'une conférence donnée à l'Institut français des relations internationales (Ifri), sur le thème «Contre le terrorisme et l'extrémisme, la déradicalisation: l'expérience algérienne».

«Les interventions militaires étrangères en violation du droit et de la légalité internationale ont généré le chaos là où elles ont eu lieu. Elles ont créé les conditions idoines de non-droit favorisant le développement du terrorisme», a déclaré le ministre lors de cette conférence.

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Et d'évoquer particulièrement le cas de la Libye, dans lequel la diplomatie algérienne n'a ménagé aucun effort pour alerter les puissances initiatrices de l'intervention militaire: la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, sous l'égide de l'Otan, des graves conséquences que celle-ci aurait sur la paix et la sécurité dans toute la région du Sahel. Le diplomate algérien a déclaré que: « nos craintes se sont hélas vite confirmées et bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer, lorsque, fuyant les bombardements, des groupes armés étrangers appartenant aux milices pro-colonel Kadhafi déferlèrent en nombre, sans être inquiétées, sur le nord Mali à travers le Niger pour y proclamer l'indépendance de l'Azawad alors que l'encre du paraphe à un nouvel accord avec Bamako, facilité par l'Algérie, n'avait pas encore séché». Avant de poursuivre: «Livrée à elle-même, la Libye sombra dans le chaos, un chaos sciemment ou non nourri et entretenu par différents acteurs, transformée en un arsenal à ciel ouvert et en sanctuaire pour les groupes terroristes qui étendirent peu à peu leur champ d'action à l'ensemble des vastes espaces sahéliens et au-delà, malgré une mobilisation plus grande des États de la région, une présence plus forte des troupes étrangères et le recours aux équipements de surveillance et de détection les plus performants».

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Le responsable algérien, évoquant la déroute des groupes terroristes en Irak et en Syrie, a averti que ceci ne signifie en rien la fin du terrorisme à l'échelle internationale, en expliquant que «l'idéologie et la propagande terroristes restent vivaces et mobilisent toujours dans différentes régions du monde, indépendamment des modes de sociétés». Le ministre algérien tient pour preuve de ses propos les différents pays frappés par des attentats terroristes au cours des 12 derniers mois, en particulier en Europe, signe que la radicalisation se «propage partout dans le monde».

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En conclusion, Abdelkader Messahel a souligné que les bombardements ne pouvaient pas être une solution à la crise en Syrie, tout en appelant la communauté internationale à travailler pour un règlement politique, en laissant les Syriens, toutes tendances confondues, trouver eux-mêmes la solution qui leur convenait. Le diplomate a réaffirmé en outre, la position de principe de son pays de refus d'intervention militaire au Sahel, tout en précisant «qu'il existe une grande coopération de l'Algérie avec les pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme. Nous formons des militaires, fournissons des équipements et partageons avec eux des renseignements», en soulignant qu'il y a «mille et une manières» de lutter contre le terrorisme.

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