Mais, ce drame est exemplaire à cause du sacrifice du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, qui s'était proposé en otage au terroriste pour sauver des vies, et que ce même terroriste n'a pas hésité à égorger froidement. Dans ce geste d'humanité de la part du lieutenant-colonel Beltrame, chef exemplaire qui avait préparé ses hommes à ce type de prise d'otages, il y a quelque chose qui dépasse notre simple condition humaine et qui impose le respect. Cet homme a marché à la mort les yeux ouverts pour que d'autres vivent. A rebours, il y a dans l'an-humanité du terroriste quelque chose qui nous révulse et nous horrifie. Cet homme a tué et blessé de sang-froid et sans aucune humanité. La comparaison des deux est donc terrible mais aussi fortement symbolique. Cette confrontation entre deux mondes, entre deux images du monde, va marquer les esprits.
Ces deux drames mettent en avant deux figures emblématiques: le héros et la victime. Ces deux drames pourraient bien cependant marquer un tournant dans la société française.
Exaspération?
Les français ont, et à juste titre, le sentiment d'être abandonnés. Que ce soit aux appétits immodérés de la « finance » ou au terrorisme islamiste. Car, la complaisance vis-à-vis de l'islamisme, c'est à dire les dérives génocidaires de l'Islam, s'enracine aussi dans la politique à courte vue qui veut, par le clientélisme et le népotisme, acheter une forme de paix sociale. Et, aujourd'hui, c'est essentiellement l'islamisme qui propage les vieux clichés meurtriers de l'antisémitisme. C'est en cela que ces deux drames sont liés, qu'il y a un fil sanglant que relie l'attentat de Trèbes à la mort de Mireille Knoll.
En finir avec le mythe de l'islamophobie
Cette volonté de ne rien faire, de ne pas prendre les mesures qui s'imposent, elle est justifiée au nom du risque de «stigmatisation» d'une minorité, la minorité pratiquant la religion musulmane. Mais, l'islamophobie est un mythe. Toute religion peut être contestée et détestée. Le véritable problème serait la montée d'actes «antimusulmans». Que ce risque puisse potentiellement exister est une réalité qu'il ne faut pas nier. Mais, que ce risque existe réellement dans la France d'aujourd'hui et qu'il soit dominant est, à tout le moins, une large exagération. Il faut en effet avoir les chiffres en tête.
Tableau 1
Comparaison des actes antisémites et antimusulmans en
2016 et 2017
| 2016 | 2017 |
Action contre les musulmans | 67 | 72 |
Menaces contre les musulmans | 118 | 59 |
Total | 185 | 131 |
Actions contre les juifs | 77 | 97 |
Menaces contre les juifs | 258 | 214 |
Total | 335 | 311 |
Actions autres | 84 | 85 |
Menaces autres | 524 | 433 |
Chiffres collationnés par le Service Central du Renseignement Territorial (SCRT).
Ils montrent que si une minorité est aujourd'hui victime d'agressions et de menaces, ce sont les français pratiquant la religion juive, ou considérés comme tels, bien plus que les musulmans. Si, de plus, l'on rapporte ces chiffres à ce que pèsent ces minorités dans la population, le constat n'en est que plus accablant. Il y a 8 à 10 fois plus d'actes antisémites que d'acte antimusulmans, rapporté aux populations concernées.
Agir
Les mesures face à l'islamisme sont connues:
1. fermeture des mosquées où la haine est prêchée, expulsion des imams « prêcheur de haine » s'ils sont étrangers, interdiction de prêche s'ils sont français.
2. Interdiction des organisations appelant au non-respect des règles constitutionnelles, et en particulier aux règles d'égalité entre hommes et femmes. Cela concerne les organisations dites « culturelles » mais qui sont en réalité cultuelles d'obédience salafiste ou wahhabite mais aussi certaines associations liées aux frères musulmans.
3. Interdiction de la propagande appelant au non-respect des règles constitutionnelles, que cette propagande soit par moyens vidéo, par écrit, ou par des signes ostentatoires comme l'habillement.
4. Renforcement de l'enseignement de l'Histoire, autour de manifestation comme le Concours de la Résistance et de la Déportation, pour que les leçons du passé ne soient jamais oubliées.
Ces deux drames n'ont pas fini d'agiter les esprits. Mais, il faut aujourd'hui agir. La confrontation entre le sublime et l'horrible, si elle reste en l'état, est grosse d'un affrontement bien plus massif, bien plus généralisé. Le gouvernement a encore les moyens de l'empêcher, mais il n'a plus beaucoup de temps…
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