Le héros et la victime: retour sur deux drames emblématiques

© AFP 2024 Alain JocardArnaud Beltrame et Mireille Knoll
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Deux drames ont ensanglanté la France. Deux drames, distincts, mais deux drames liés. Le premier n’est autre que l’attentat islamiste survenu le vendredi 23 mars. Il a fait quatre morts et de nombreux blessés et le terroriste a lui-même été abattu.

Mais, ce drame est exemplaire à cause du sacrifice du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, qui s'était proposé en otage au terroriste pour sauver des vies, et que ce même terroriste n'a pas hésité à égorger froidement. Dans ce geste d'humanité de la part du lieutenant-colonel Beltrame, chef exemplaire qui avait préparé ses hommes à ce type de prise d'otages, il y a quelque chose qui dépasse notre simple condition humaine et qui impose le respect. Cet homme a marché à la mort les yeux ouverts pour que d'autres vivent. A rebours, il y a dans l'an-humanité du terroriste quelque chose qui nous révulse et nous horrifie. Cet homme a tué et blessé de sang-froid et sans aucune humanité. La comparaison des deux est donc terrible mais aussi fortement symbolique. Cette confrontation entre deux mondes, entre deux images du monde, va marquer les esprits.

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Le second drame est l'assassinat de Mireille Knoll. C'était une survivante de la Rafle du Vel d'Hiv en 1942. Elle avait survécu aux camps d'extermination. Elle a été tuée pour de l'argent, mais aussi, et ce point est particulièrement horrible, parce que dans la tête de ses tueurs — qui ont été arrêtés — il y avait tous les clichés de l'antisémitisme, et en particulier celui qui veut qu'une femme âgé, juive, ne pouvait être que riche. La résurgence et la propagation de ces clichés glace le sang, quand on se souvient de ce à quoi ils ont conduit il y a plus de soixante-dix ans.

Ces deux drames mettent en avant deux figures emblématiques: le héros et la victime. Ces deux drames pourraient bien cependant marquer un tournant dans la société française.

Exaspération?

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Ces attentats ne surviennent pas n'importe quand. Ils se produisent près de 6 ans après les meurtres de Merah, trois ans après le massacre de Charlie-Hebdo, 30 mois après celui du Bataclan, 21 mois après celui de la Promenade des Anglais à Nice. Terrible litanie. Et ce d'autant plus que nous voyons ce gouvernement et ce Président, Emmanuel Macron, s'éloigner chaque jour un peu plus de la notion d'état de droit et de démocratie, comme on a pu le constater dans les affaires universitaires de Toulouse ou de Montpellier, comme on le constate avec le projet de loi liberticide sur les «fake news», comme on le constate encore avec le démantèlement et la vente à l'encan des services publiques.

Les français ont, et à juste titre, le sentiment d'être abandonnés. Que ce soit aux appétits immodérés de la « finance » ou au terrorisme islamiste. Car, la complaisance vis-à-vis de l'islamisme, c'est à dire les dérives génocidaires de l'Islam, s'enracine aussi dans la politique à courte vue qui veut, par le clientélisme et le népotisme, acheter une forme de paix sociale. Et, aujourd'hui, c'est essentiellement l'islamisme qui propage les vieux clichés meurtriers de l'antisémitisme. C'est en cela que ces deux drames sont liés, qu'il y a un fil sanglant que relie l'attentat de Trèbes à la mort de Mireille Knoll.

En finir avec le mythe de l'islamophobie

Cette volonté de ne rien faire, de ne pas prendre les mesures qui s'imposent, elle est justifiée au nom du risque de «stigmatisation» d'une minorité, la minorité pratiquant la religion musulmane. Mais, l'islamophobie est un mythe. Toute religion peut être contestée et détestée. Le véritable problème serait la montée d'actes «antimusulmans». Que ce risque puisse potentiellement exister est une réalité qu'il ne faut pas nier. Mais, que ce risque existe réellement dans la France d'aujourd'hui et qu'il soit dominant est, à tout le moins, une large exagération. Il faut en effet avoir les chiffres en tête.

Tableau 1

Comparaison des actes antisémites et antimusulmans en

2016 et 2017

 

2016

2017

Action contre les musulmans 

67

72

Menaces contre les musulmans 

118

59

Total

185

131

Actions contre les juifs 

77

97

Menaces contre les juifs 

258

214

Total

335

311

Actions autres 

84

85

Menaces autres 

524

433

Chiffres collationnés par le Service Central du Renseignement Territorial (SCRT). 

Ils montrent que si une minorité est aujourd'hui victime d'agressions et de menaces, ce sont les français pratiquant la religion juive, ou considérés comme tels, bien plus que les musulmans. Si, de plus, l'on rapporte ces chiffres à ce que pèsent ces minorités dans la population, le constat n'en est que plus accablant. Il y a 8 à 10 fois plus d'actes antisémites que d'acte antimusulmans, rapporté aux populations concernées.

Agir

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Le risque d'actes antimusulmans ne peut donc être invoqué pour ne pas prendre les mesures qui s'imposent face à l'islamisme. Or, sur ce point, très peu a été fait depuis 2015. Le nouveau gouvernement et notre nouveau Président n'ont pas pris la mesure du danger. Il faut agir, et agir vite, si l'on veut éviter la scandaleuse récupération communautariste à laquelle s'est livrée le CRIF, voulant exclure deux partis politiques de la «Marche Blanche» en l'honneur de Mireille Knoll et en encourageant les violences d'une bande de nervis fascisants de la soi-disant Ligue de Défense Juive.

Les mesures face à l'islamisme sont connues:

1. fermeture des mosquées où la haine est prêchée, expulsion des imams « prêcheur de haine » s'ils sont étrangers, interdiction de prêche s'ils sont français.
2. Interdiction des organisations appelant au non-respect des règles constitutionnelles, et en particulier aux règles d'égalité entre hommes et femmes. Cela concerne les organisations dites « culturelles » mais qui sont en réalité cultuelles d'obédience salafiste ou wahhabite mais aussi certaines associations liées aux frères musulmans.
3. Interdiction de la propagande appelant au non-respect des règles constitutionnelles, que cette propagande soit par moyens vidéo, par écrit, ou par des signes ostentatoires comme l'habillement.
4. Renforcement de l'enseignement de l'Histoire, autour de manifestation comme le Concours de la Résistance et de la Déportation, pour que les leçons du passé ne soient jamais oubliées.

Ces deux drames n'ont pas fini d'agiter les esprits. Mais, il faut aujourd'hui agir. La confrontation entre le sublime et l'horrible, si elle reste en l'état, est grosse d'un affrontement bien plus massif, bien plus généralisé. Le gouvernement a encore les moyens de l'empêcher, mais il n'a plus beaucoup de temps…

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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