Interprète de Kadhafi: trois pays ont proposé l’asile au colonel

Le colonel Kadhafi avait-il financé la campagne de Nicolas Sarkozy, où est passé son argent et quels pays lui ont proposé leur aide – c’est avec ces questions que Sputnik s’est adressé à l’interprète officiel de l’ex-dirigeant libyen.
Sputnik

En Libye, Sarkozy a appliqué «un plan décidé par les Américains»
Meftah Abdallah Missuri, diplomate libyen et interprète officiel de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a dévoilé à Sputnik que Nicolas Sarkozy n’a pas été le seul à bénéficier de la générosité du colonel. Selon lui, Hosni Moubarak, qui a dirigé l’Égypte de 1981 à 2011, puis Zine el-Abidine Ben Ali, Président tunisien de 1987 à 2011, comptent parmi ceux qui s’étaient adressés à lui pour lui demander son aide.

«Il aidait tous les pays du tiers monde, de l’Asie à l’Amérique latine. Nous aidions tous ceux qui souffraient de cataclysmes naturels, de famine, d’invasion acridienne. Nous envoyions des médicaments, des avions. Si un Président demandait de l’aide, il recevait un montant allant d’un demi-million à cinq millions de dinars», explique-t-il.

Et, poursuit Meftah Abdallah Missuri, le colonel lui avait dit en personne avoir financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. «Plus tard, un journaliste portugais l’a questionné au sujet du montant, il a répondu qu’il s’agissait de 20 millions [d’euros, ndlr]. Par la suite, il l’a répété à plusieurs reprises à la télévision, et c’est ce que disait son fils Saïf al-Islam et Ziad Takieddine qui remettait les valises d’argent à Sarkozy», témoigne-t-il.

Ziad Takieddine raconte comment Sarkozy recevait de l’argent de Libye
Lorsque les difficultés sont arrivées pour le colonel, ni le Président égyptien, ni le chef d’État tunisien n’ont pu offrir leur aide à Mouammar Kadhafi: les deux avaient déjà perdu le pouvoir. Pourtant, des pays africains avaient tenté de régler les troubles populaires qui ont éclaté en Libye le 17 février 2011, mais ont échoué, constate Meftah Abdallah Missuri.

«Kadhafi a été invité en Afrique du Sud, au Venezuela et en Biélorussie, mais il n’a pas voulu quitter sa patrie», révèle-t-il.

À la question visant à savoir où était parti l’argent du colonel, l’interprète répond que personne n’a jamais trouvé ses biens.

«Toutes ses maisons étaient officiellement enregistrées au ministère des Wakfs (donations religieuses), aux enfants, le liquide, il n’y en avait pas. Lorsqu’on parle du gel de ses comptes, il s’agit des comptes de l’État libyen. À ce que je sache, des comptes au nom de Mouammar Kadhafi n’existaient pas dans des banques étrangères. Il se peut que ses enfants en aient eu, mais ça je l’ignore. Je traduisais pour Kadhafi, pas pour sa famille», conclut-il.

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