«Il aidait tous les pays du tiers monde, de l’Asie à l’Amérique latine. Nous aidions tous ceux qui souffraient de cataclysmes naturels, de famine, d’invasion acridienne. Nous envoyions des médicaments, des avions. Si un Président demandait de l’aide, il recevait un montant allant d’un demi-million à cinq millions de dinars», explique-t-il.
Et, poursuit Meftah Abdallah Missuri, le colonel lui avait dit en personne avoir financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. «Plus tard, un journaliste portugais l’a questionné au sujet du montant, il a répondu qu’il s’agissait de 20 millions [d’euros, ndlr]. Par la suite, il l’a répété à plusieurs reprises à la télévision, et c’est ce que disait son fils Saïf al-Islam et Ziad Takieddine qui remettait les valises d’argent à Sarkozy», témoigne-t-il.
«Kadhafi a été invité en Afrique du Sud, au Venezuela et en Biélorussie, mais il n’a pas voulu quitter sa patrie», révèle-t-il.
À la question visant à savoir où était parti l’argent du colonel, l’interprète répond que personne n’a jamais trouvé ses biens.
«Toutes ses maisons étaient officiellement enregistrées au ministère des Wakfs (donations religieuses), aux enfants, le liquide, il n’y en avait pas. Lorsqu’on parle du gel de ses comptes, il s’agit des comptes de l’État libyen. À ce que je sache, des comptes au nom de Mouammar Kadhafi n’existaient pas dans des banques étrangères. Il se peut que ses enfants en aient eu, mais ça je l’ignore. Je traduisais pour Kadhafi, pas pour sa famille», conclut-il.