Des Européens ainsi que des Canadiens sont impliqués dans la fuite des infos personnelles sur quelque 50 millions d'utilisateurs de Facebook, écrit le quotidien Kommersant en citant ainsi The Washington Post. Tous ont pris des décisions majeures concernant la stratégie de popularisation des candidats du parti républicain au Sénat et au sein des législatures d'État en 2014. Cambridge Analytica pourrait également être liée avec les partisans du Brexit au Royaume-Uni.
Cambridge Analytica a été fondée en 2013 et, selon ses anciens collaborateurs, tentait de se positionner comme américaine même si elle appartenait à la compagnie britannique SCL Group. Toutefois, aussi bien Cambridge Analytica que sa compagnie-mère employaient essentiellement des collaborateurs qui n'étaient pas Américains. Au final, plus de 20 étrangers ont travaillé à la popularisation des candidats républicains pendant les élections de 2014. Certains d'entre eux prenaient des décisions quant aux messages publicitaires à envoyer à l'électorat, coopéraient avec les médias, récoltaient des fonds, planifiaient les activités pour les candidats et organisaient leurs discours, comme en témoignent les documents à disposition du Washington Post.
«Un sale petit secret se cache dans le fait qu'aucun Américain n'a participé à ce travail, l'entreprise était de facto un agent étranger travaillant aux élections américaines», a déclaré au quotidien Christopher Wylie, spécialiste de l'analyse de données chez Cambridge Analytica qui a été le premier à divulguer aux médias une importante fuite de données des utilisateurs de Facebook.
«Nous savions que tout n'était pas honnête, mais nous n'y avons pas accordé beaucoup d'attention. C'était le Wild West, vraiment. Voilà comment ils faisaient les affaires en 2014», a déclaré un ancien collaborateur.
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