Affaire Skripal: ce que Londres ne dit pas

Les accusations britanniques contre la Russie, dans le cadre de l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, en Angleterre, provoquent des questions qui restent non investiguées par l’enquête et en dehors de la rhétorique officielle de Londres.
Sputnik

Le laboratoire de Porton Down a «de facto» reconnu concevoir des agents toxiques
De multiples questions autour de l'affaire Skripal restent non résolues. De plus, les accusations britanniques d'empoisonnement de cet ex-agent double contre la Russie demandent de nombreuses précisions de la part de Londres, indique le portail Russia Insider.

Tout d'abord, l'état et les symptômes de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia n'ont pas été précisés depuis le jour de leur empoisonnement.

Un autre moment vague est l'effet de la force létale de l'agent toxique possiblement utilisé contre M.Skripal. Russia Insider rappelle que cette substance serait près de huit fois plus forte que l'agent innervant VX et aurait dû tuer immédiatement les Skripal. Pourquoi ou comment cela n'a pas eu lieu?

Les recommandations des autorités britanniques à la population de Salisbury de laver leurs vêtements et d'essuyer leurs objets personnels avec des lingettes semblent aussi étranges pour un agent chimique de cette puissance. Autant que le fait qu'elles ont été données près d'une semaine plus tard, ajoute le portail.

Affaire Skripal: des «traces qui mènent au Kremlin»? Zakharova met les points sur les «i»
Quant à l'origine russe de la substance toxique utilisée à Salisbury évoquée par Londres, on a plus de questions que de réponses sur cet aspect de l'affaire Skripal. Les déclarations du gouvernement britannique, selon lesquelles cette substance était un agent innervant d'un type développé par la Russie, n'indiquent pas directement qu'elle a été produite en Russie, précise Russia Insider. Pourquoi ne pas directement présenter de preuves?

Selon le portail, les scientifiques du laboratoire de Porton Down n'ont pas été capables de confirmer la version d'une «trace russe», toutefois, ils auraient fait cela sous pression du ministère britannique des Affaires étrangères.

Les accusations et l'ultimatum contre Moscou ne sont pas renforcés par des détails concrets. Ainsi, leur bien-fondé semble remis en question.

De plus, cet ultimatum britannique demandant des explications à la partie russe sous 36 heures contredit des règles de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dont font partie le Royaume-Uni et la Russie, constate Russia Insider. Selon la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), des explications demandées dans le cadre de consultations entre des membres de l'OIAC doivent être données au plus tard 10 jours après réception de la demande. Pourquoi Londres a-t-il violé la procédure de cette organisation internationale?

Moscou: l’agent toxique Novitchok n’a jamais été produit en Russie
Le portail analyse d'autres accusations contre Moscou, telles que la déclaration du 18 mars du chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, qui avait affirmé que selon les renseignements britanniques, pendant 10 ans, la Russie a fabriqué et stocké des armes chimiques y compris le soi-disant Novitchok (А-234), possiblement utilisé à Salisbury. Si c'est vrai, pourquoi alors Londres n'a-t-il pas communiqué ce fait à l'OIAC et à la communauté internationale avant le 27 septembre 2017, date à laquelle l'OIAC a annoncé que la Russie avait pleinement détruit son arsenal chimique, s'interroge enfin Russia Insider.

Recruté comme agent double par les services britanniques en 1995 et condamné en Russie à 13 ans de prison pour trahison, M.Skripal a obtenu l'asile au Royaume-Uni en 2010 après un échange d'agents de renseignement entre la Russie et les États-Unis.

Le 11 mars, la Première ministre britannique Theresa May a accusé la Russie d'implication dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, sans toutefois présenter de preuves tangibles pour appuyer ses allégations.

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