«Et Obama, tant aimé en Occident, ne se livrait-il pas à de la propagande?»

Au Festival international du film de Belgrade «Fest», le critique allemand de cinéma Rüdiger Suchsland a présenté son documentaire «Hitler's Hollywood» consacré à l’histoire de la naissance de l’industrie de la propagande sous le Troisième Reich où plus d’un millier de longs métrages avaient été tournés. Sputnik a contacté le documentariste.
Sputnik

Dans l'industrie cinématographique contemporaine, notamment à Hollywood, Hitler et les nazis figurent parmi les sujets préférés, car c'est une métaphore universelle de la force et du mal, a déclaré Rüdiger Suchsland dans un entretien accordé à Sputnik.

«Qui plus est, Hollywood utilise l'iconographie inventée par les nazis. Aussi, peut-on dire que sur le plan visuel, ces derniers ont gagné la guerre, celle du cinéma», a constaté l'interlocuteur de l'agence.

Et d'expliquer que la propagande était l'apanage de l'époque actuelle.

L’UE et les USA ne lésinent pas sur les moyens pour combattre la «propagande russe»

«La propagande nous entoure, c'est un élément de notre vie quotidienne. Quoi qu'il en soit, nous en parlons avant tout quand nous voulons en accuser nos ennemis. En Occident, par exemple, nous ne cessons de parler de la propagande de Poutine, d'Assad, de l'Iran ou de Kim Jong-un. Mais Trump ne fait-il pas lui-même de la propagande? Et Obama, tant aimé en Occident, ne se livrait-il pas à de la propagande? En fait, la propagande n'est qu'une technique qui peut être utilisée avec de bonnes intentions. Mais à mon avis, la propagande est une très mauvaise chose», a poursuivi M.Suchsland.

Et d'ajouter qu'on devait l'analyser et se rendre compte de sa présence.

«J'espère que mon film aidera à le faire», a déclaré le documentariste.

«Le torrent de propagande antirusse n’a pas impressionné les Européens»

Évoquant les clichés antisémites dans les films nazis, il a déploré qu'ils soient toujours tenaces, et que l'actuelle présentation stéréotypée des musulmans y ressemble beaucoup.

«On observe à présent des clichés antimodernistes qui étaient aussi très typiques des films nazis. En effet, dans les films mainstream contemporains, la ville est présentée comme un lieu du péché et du malheur, alors que la vie à la campagne est présentée comme positive, voire idéale. Nous savons pourtant que ce n'est pas vrai», a indiqué l'interlocuteur de Sputnik.

Et de conclure que sous le Troisième Reich, les manipulations et l'idéologie étaient évidentes, et que tous se rendaient bien compte qu'ils se livraient à de la propagande, mais les conséquences en étaient différentes.

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