Les polices russe et argentine démantèlent un réseau international de trafic de drogue

Menée conjointement par les structures de l'ordre de la Russie et de l’Argentine, l’opération en vue de démanteler une organisation internationale se livrant au trafic de cocaïne dans ces deux pays et en Allemagne a été hautement professionnelle, a déclaré à Sputnik Federico Sosa, chef adjoint de la Gendarmerie nationale argentine (GNA).
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Malgré une grande distance entre la Russie et l'Argentine et des contacts plutôt rares entre les polices et les structures judiciaires de ces deux pays, elles ont réussi une opération de démantèlement d'une organisation criminelle, a indiqué Federico Sosa, numéro 2 de la Gendarmerie nationale argentine (GNA), dans un entretien accordé à Sputnik.

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«Bien que l'enquête ait porté sur une organisation opérant dans des pays très éloignés l'un de l'autre et dont les habitants parlent des langues différentes, le haut niveau de confiance entre la Gendarmerie et le ministère de la Sécurité d'Argentine, d'une part, et le Service fédéral de sécurité de Russie (FSB), de l'autre, ainsi que leur professionnalisme ont permis la réussite de l'opération», a souligné l'interlocuteur de l'agence.

Selon ce dernier, l'opération a pris un an. Elle a commencé le 14 décembre 2016, quand l'ambassadeur russe à Buenos Aires Viktor Koronelli a contacté la ministre argentine de la Sécurité Patricia Bullrich pour la prévenir que, sur le territoire de l'ambassade de Russie, de la drogue était possiblement «stockée». C'est alors qu'il a proposé une coopération dans l'enquête sur cet incident.

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«Avec l'assentiment de l'ambassadeur, les gendarmes sont entrés discrètement dans le bâtiment [annexe de l'ambassade, ndlr]. Les valises qui dissimilaient la drogue ont été ouvertes. C'était effectivement de la cocaïne», a raconté M.Sosa.

Et d'ajouter que le juge fédéral Julián Ercolini avait demandé que 389 kg de drogue soient remplacés par de la farine et que des balises soient placées à l'intérieur des valises.

«Cela a été fait parce qu'il aurait été facile de saisir tout simplement la drogue, mais on n'aurait pas pu alors mettre la main sur l'organisation, ce qui était notre principal objectif», a expliqué le gendarme.

Il a raconté que, dans le cadre de l'opération, la filature et la mise sur écoute des téléphones des suspects avaient permis d'identifier deux Argentins et quatre Russes impliqués dans ce trafic de la drogue.

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Les arrestations en Russie ont eu lieu le 13 décembre 2017 en présence de policiers argentins.

«Cela a renforcé la confiance mutuelle», a constaté l'Argentin.

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Les trafiquants argentins ont été arrêtés le 21 février dernier. Le Russe naturalisé argentin Ivan Blizniouk, inspecteur de la police de Buenos Aires impliqué dans le trafic de cocaïne, ne se trouvait pas alors dans le pays et n'a été arrêté qu'à son retour.

«Il s'agit d'un groupe de narcotrafiquants qui essayait de se servir du courrier diplomatique […] pour transporter de la drogue en Europe», a déclaré le 22 février Mme Bullrich au terme de plus d'un an d'enquête.

La valeur de la drogue saisie à ce réseau de trafic de drogue démantelé par les policiers russes et argentins est estimée à environ 50 millions d'euros.

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