Les cancers les plus mortels et ceux dans lesquels on investit le plus

Les cancers colorectal, du sein et du poumon continuent à tuer un nombre très élevé de personnes en France comparativement aux autres types de cancers. Quels autres types sont également leaders en la matière et est-ce qu'on alloue assez de fonds dans la recherche de remèdes? État des choses dans l'Hexagone et ailleurs.
Sputnik

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Le cancer reste parmi les principaux tueurs silencieux en France: c'est la première cause de mortalité chez l'homme et la deuxième chez la femme, indique le rapport sur l'état de santé de la population en France en 2017. Selon les statistiques, le cancer du poumon est le plus mortel parmi les hommes et le deuxième plus grand tueur parmi la population féminine, derrière le cancer du sein, explique le médecin et conférencier de l'Université de Strasbourg, Stéphane Gayet, dans une tribune pour Atlantico. Voici un aperçu de la situation générale et ses nuances.

Chiffres globaux et tendances en fonction des types de cancers

En France, le taux de mortalité le plus haut revient au cancer du poumon (30.991 décès estimés en 2017), suivi du colorectal (17.684 décès). Les tumeurs du sein emportent quant à elles quelque 11.900 vies annuellement.

En même temps, les chiffes récemment publiés au Royaume-Uni démontrent une nouvelle tendance selon laquelle le cancer de la prostate a dépassé celui du sein, causant 11.800 décès par an, comparativement à 11.400 dus au cancer du sein. Tandis que la comparaison est facilement établie entre les deux pays (66,9 et 66,5 millions d'habitants en France et au Royaume-Uni respectivement), le nombre annuel de morts en raison des tumeurs de la prostate dans la République reste inférieur: environ 8.600.

Le cancer prostatique tue un homme toutes les 45 minutes au Royaume-Uni, mais le constat qui interloque est qu'il est moins probable de diagnostiquer à l'avance le cancer chez l'homme que chez la femme et que l'homme court ainsi plus de risque de succomber à la maladie, possiblement jeune.

Aux États-Unis, les cancers du poumon, colorectal et celui du sein sont les plus mortels, selon les données fournies par l'American Cancer Society.

France: hommes et femmes

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Le tueur numéro un chez l'homme, le cancer du poumon emporte toujours plus de vies que les autres types. L'année passée, il a fait 20.815 morts parmi les hommes et 10.176 parmi les femmes, dépassant largement les cancers du côlon, du rectum et de la prostate. Généralement, l'incidence de ce cancer est plus élevée chez l'homme que chez la femme, d'après l'Institut national du cancer.

Dans le même temps, le taux de mortalité féminine à cause du cancer du poumon évolue rapidement pour rejoindre les statistiques du cancer du sein, indiquent les projections 2017.

Ainsi, le cancer du sein est toujours en tête chez la femme, à en juger par le nombre de décès par an. Juste après, suivent le cancer du poumon, du côlon ou du rectum.
Le cancer du sein est le type le plus fréquemment observé chez la population féminine non seulement en France, mais aussi dans l'UE et aux États-Unis.

S'agissant d'autres types de cancers, le médecin Stéphane Gayet constate une incidence du cancer du pancréas en hausse considérable dans les deux sexes. La France se distingue en la matière, puisque son incidence reste relativement stable.

Recherche et investissements

En somme, les efforts et les financements (tant des sociétés privées que publiques) consacrés à tel ou tel type de cancer évoluent en fonction de la prévalence du cancer et d'autres facteurs: l'âge moyen de l'apparition, la gravité, la possibilité d'élaborer et d'appliquer des traitements efficaces.

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Et tout de même, le Royaume-Uni est parvenu à déceler une tendance préoccupante. Selon les récentes données, le financement alloué pour la lutte contre le cancer de la prostate étaient significativement plus bas ces dernières années. Depuis 2002, plus de 520 millions de livres sterling (585 M EUR) ont été investis dans la lutte contre le cancer du sein, soit plus du double du montant reçu pour le traitement de la prostate et la recherche.

Du point de vue global, les cancers qui suscitent le plus d'espoir et ainsi le plus d'efforts quant à la recherche pharmaceutique sont ceux liés au système hormonal ou endocrinien (sein, utérus, prostate, thyroïde) ou les types liés à une infection virale (foie, col de l'utérus, certains lymphomes), poursuit M.Gayet.

Les tumeurs chez l'enfant, dont les cas sont plus rares, provoquent malgré tout une vive réaction et poussent naturellement à faire des dons. Les types qui déclenchent le moins de subventions sont les tumeurs chez les personnes d'âge mûr ou avancé, ainsi que celles dues à des intoxications volontaires (tabac, alcool).

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